Archives de catégorie : Editoriaux

Qu’est-ce qui repose ?

L’été est une période propice au repos pour beaucoup, même si tout le monde n’est pas en vacances.

Mais qu’est-ce qui repose ? Voici une réflexion.

Ce qui repose, c’est d’être présent :
– aux autres
– à la nature
– à Dieu
– à soi-même

Regardons Jésus.

Jésus est présent aux autres, il est toujours attentif à ceux dont il croise la route : « Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » » (Matthieu 8)
Prendre le temps de considérer l’autre, s’approcher de lui, tendre la main, faire un geste.

Jésus est connecté avec la nature, comme en témoignent ses fines observations : « Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » (Matthieu 6)
Regarder un beau ciel étoilé, et sentir l’immensité de Dieu : « Il a créé la Grande Ourse, Orion, les Pléiades et les constellations du Sud. » (Job 9,9), aussi bien que le prix de l’homme à ses yeux : « A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, que tu en prennes souci ? » (Psaume 8).

Jésus est connecté à Dieu son Père : « Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. » (Luc 11,1). Nous-même, quand nous prions, l’Esprit agit en nous pour nous établir dans la paix : « Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » (Philippiens 4,7).

Jésus est présent à lui-même, et nous invite à l’intériorité : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Marc 6,31).

Que cet été soit un temps d’unification et de repos pour chacun.

Benoit+

N’ayez pas peur !

En ces deux dimanches, Jésus semble nous laisser un message contradictoire : d’une part, avec les paraboles de la graine de moutarde qui devient un grand arbre et celle de la graine qui, tombée en terre, donne du fruit en quantité, il semble nous dire qu’une force invisible est à l’oeuvre et, quoi qu’il arrive, elle ira à son terme. On pourrait en conclure qu’il ne faut pas trop se fatiguer puisque Dieu est à l’oeuvre. Mais d’un autre côté, avec les disciples confrontés à la tempête sur le lac de Galilée, bien que Jésus soit présent, il dort, et il ne les préserve pas des difficultés. Dieu ne semble pas même les aider et ils doivent donc produire un effort considérable pour lutter contre les éléments et parvenir de l’autre côté du lac. Lorsque l’on croit en Dieu, tout ira-t-il donc bien pour nous et nous pouvons donc nous reposer ou bien Dieu reste-t-il finalement lointain et ne s’occupera pas du détail de nos existences ? Bien souvent, lorsque nous avons tout misé sur Dieu, notre foi est ébranlée par les difficultés, mais par ailleurs lorsque nous ne misons que sur nous-mêmes, Dieu est-il avec nous ?

Saint Ignace de Loyola résout le problème par cette belle maxime : « Agis comme si tout dépendait de toi, en sachant qu’en réalité tout dépend de Dieu ».

En effet, les deux sont vrais. Et Jésus reproche aux disciples apeurés par la tempête leur manque de foi. Il leur a dit d’aller sur l’autre rive, donc s’ils font leur part, Dieu fera la sienne pour réaliser sa parole, et ils y parviendront effectivement. Même s’il semble dormir. Mais combien souvent, sans prendre le temps de discerner la volonté de Dieu, nous nous engageons sur des voies où Dieu ne nous a pas envoyés ? Or Dieu ne promet pas de faire aboutir nos projets personnels, mais bien sa parole, même si on se confie en lui.

Père Jean-Pierre

« Ne ralentissez pas votre élan ! »

Pour le weekend de la Pentecôte (18-20 mai) nous sommes partis au Frat’ de Jambville avec 8 jeunes de 4e/3e de la paroisse. 11000 collégiens de toute l’Ile de France étaient rassemblés durant 3 jours sur le thème : « Ne ralentissez pas votre élan » (Bible, Lettre aux Romains, chap. 12, v.11). Dans la vie spirituelle comme dans le sport, il s’agit de garder l’élan et de ne pas ralentir ou pire s’arrêter !

Les ingrédients étaient donc rassemblés pour nourrir la foi des jeunes, et entretenir le bel élan de vie qui les caractérise souvent :

Des temps de louange à 11000 sous le grand chapiteau, avec le groupe Glorious qui aidait les cœurs à se tourner vers Dieu. Une expérience de foi marquante pour des jeunes en général minoritaires comme chrétiens dans leurs établissements.

Des témoignages : ceux de 10 jeunes qui ont été baptisés et certains confirmés durant le WE. Chacun montrait que sa décision était le résultat d’une histoire personnelle avec Dieu. Le témoignage également d’un couple qui avait choisi comme ‘’devise’’ de mariage « l’espérance ne déçoit pas » (Lettre aux Romains, chap. 5, v.5). et qui avaient choisi d’adopter un enfant atteint de trisomie.

L’audacieuse mais très réussie veillée d’adoration eucharistique et de procession en silence dans la nuit. Un beau moment de rencontre avec le Christ.

Il faudrait aussi parler de la messe de Pentecôte, des chorégraphies, des jeux, des partages en petits groupes d’aumôneries différentes, des nombreuses confessions, des rencontres multiples et la mixité sociale, des nuits sous la tente…

Signalons aussi qu’à la question : « tous les inconforts de ce WE valaient-ils le coup ? », la réponse fût : « OUI ! ». Et la joie sur les visages le confirmait, elle qui est une des signatures de l’Esprit Saint.

Père Benoît

Le Feu de l’Esprit

Par définition, l’Esprit Saint ne laisse pas tranquilles ceux qui l’accueillent. Après avoir lu le livre des Actes des Apôtres durant le temps pascal, nous avons pu observer combien l’infatigable Esprit Saint entraîne son Eglise dans le dynamisme de la foi, de l’espérance et de l’amour. Un feu les brûle, un moteur leur est donné pour que l’Eglise avance. La joie revient sans cesse sous la plume de saint Luc, plus forte que les obstacles à surmonter. L’Esprit Saint entraîne l’Eglise primitive dans le sillage de la victoire du Christ ressuscité tout autant que dans sa Passion. Mais ce qui domine est la vie : le Christ est vivant et ses disciples vivent de Lui. La Pentecôte est le tournant de leur existence où leur vie a changé. Les croyants tout neufs de notre paroisse, baptisés ou confirmés récemment, ceux qui ont « rencontrés le Christ » ou reçus une « effusion de l’Esprit » récente par un biais ou un autre, témoignent toujours de cette grâce extraordinaire de la puissance de renouvellement du Saint Esprit. Ce qui amène tous les autres aux injonctions de Paul à Timothée : « Ravive le don gratuit de Dieu » (2Tm 1, 6), « ne néglige pas le don de la grâce en toi » (1Tm 4, 14).

L’Esprit Saint, LE don de Dieu, si précieux et pourtant si discret et parfois méconnu, que Dieu nous garde de le négliger ou de le contrister. Dieu ne nous donnera jamais rien de plus grand que de se donner lui-même à nous, pour vivre avec nous et en nous. En vivant de Lui, nous avons tout et si nous avions tout sauf Lui, nous perdrions finalement tout. Quoi que nous fassions, faisons-le avec Lui, par Lui, pour qu’Il nous place dans le Christ et ainsi dans le Père.

Quant à vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin d’enseignement. Cette onction vous enseigne toutes choses, elle qui est vérité et non pas mensonge ; et, selon ce qu’elle vous a enseigné, vous demeurez en lui (1 Jean 2, 27).

Père Jean-Pierre

« DIEU EST AMOUR »

Trois mots. Ça tient en trois mots. Mais dans ces trois mots, quelle révélation, quelle révolution ! Il y a beaucoup de passages dans la Bible où l’on dit ce que Dieu a FAIT : il a créé l’univers, il a appelé Abraham, il a ouvert la Mer Rouge pour que les hébreux la traversent, il a nourri son peuple au désert, il a parlé par les prophètes, … jusqu’à : il a envoyé son Fils dans le monde, il a envoyé l’Esprit Saint…

Il y a aussi des passages où l’on dit ce que Dieu est, en donnant des adjectifs : Dieu est patient, Dieu est lent à la colère et plein d’amour, Dieu est tout-puissant, Dieu est plein de bonté, Dieu est miséricordieux, Dieu est juste, Dieu est saint, Dieu est proche…

Mais il y a peu de passages où l’on dit ce que Dieu EST, en lui-même. Ce qu’il est dans son essence, ce qu’est son être. En fait, il y en a deux principaux :
« Je suis Celui-qui-est » (Exode 3,14)
De là, on comprend qu’il est l’être même, et celui qui donne à tout être, d’exister. Rien n’existerait si Dieu ne lui donnait d’exister. Même celui qui rejette Dieu. « Par lui tout s’est fait, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui » (Evangile de Jean, chap. 1,3).

Et il y a aussi ces trois mots, que nous entendrons à la messe ces deux prochains dimanches :
« Dieu est amour » (1ère lettre de Jean, versets 8 et 16).
De là, on comprend que Dieu ne peut agir que par amour. Il ne sait pas, il ne peut pas faire autre chose. Absolument tout ce qui vient de lui est de l’amour. Et de là on déduit aussi, qu’il est la source de tout amour. Et donc que là où il y a de l’amour, Dieu est là.

P. Benoit

Journée mondiale de prière pour les vocations

La Journée mondiale de prière pour les vocations, du dimanche 21 avril, nous fera relire le passage de l’évangile du Christ « Bon pasteur » qui donne sa vie pour ses brebis. Le Seigneur appelle des femmes et des hommes à se consacrer à lui pour servir le monde dans son rapport avec Dieu de façon à constituer l’Eglise qu’il leur faudra aimer.

Le cardinal Henri de Lubac (+1991) avait ces paroles toujours d’actualité sur l’Eglise :

Je ne suis pas prophète, même à court terme, et l’an 2000 ne m’impressionne pas comme, selon la légende, l’an mille aurait partout impressionné la chrétienté. A en juger par l’histoire, par la situation actuelle, surtout par la mystérieuse interrogation du Christ, je suppose que l’Eglise passera encore par de rudes épreuves, des persécutions, des affaissements aussi, des crises de tout genre, que beaucoup de changements imprévisibles renouvelleront sa face humaine ; je crois que c’est pour elle une chance de n’apparaître nullement triomphante ; j’ai en même temps l’assurance qu’elle demeurera fidèle au Seigneur dont elle a reçu l’Esprit ; qu’elle aura peut être ici ou là des périodes de large expansion mais que, même à la supposer réduite à un petit troupeau, elle porte l’espérance du monde. Elle a les paroles de la Vie éternelle et elle vivra, transfigurée, dans la Jérusalem céleste… 

Puisque, pour les vocations, le Seigneur nous a surtout demander de prier, car c’est lui qui appelle ceux qu’il désire, prions-le de susciter encore des jeunes hommes et femmes qui verront la beauté de son Eglise, comme l’ajoutait le cardinal de Lubac :

… J’aime notre Eglise dans ses misères et dans ses humiliations, dans les faiblesses de chacun de nous comme dans l’immense réseau de ses saintetés cachées. Je l’aime dans son grand effort de renouvellement marqué par le récent concile.

Père Jean-Pierre

Pâques en Indonésie

Lors de la semaine sainte, je n’étais pas à la paroisse avec vous. J’étais en Indonésie, pour participer à une mission organisée par la Communauté de l’Emmanuel là-bas. C’était plus précisément dans la ville de Surabaya, sur l’île de Java. Ces noms exotiques font rêver, mais je n’ai pas eu le temps d’aller à la plage (Bali n’est pourtant pas très loin).

La Communauté de l’Emmanuel animait une retraite pour le triduum pascal, les 3 jours saints qui conduisent à Pâques. Cela avait lieu dans une chapelle qui se trouve dans un Mall (centre commercial géant). Durant la semaine, j’ai résidé dans un presbytère avec 3 autres prêtres, indonésiens. J’ai participé le mardi saint à la journée de retraite pour les prêtres du Diocèse, ainsi qu’à la messe chrismale. Le temps de retraite était prêché par un évêque qui nous nourrissait et nous exhortait dans notre vie de prêtre (pour ce que j’en ai compris…), avant que nous ne renouvelions nos promesses d’ordination durant la messe chrismale.

La réalité là-bas est différente à bien des égards. En ce qui concerne la vie de l’Eglise, commençons par dire que les chrétiens sont une minorité (moins de 10%), contre plus de 85% de musulmans. On ne croise donc pas une église tous les 500m, mais plutôt des mosquées. Par contre ce qui m’a frappé, c’est la taille des assemblées lors des messes. Le dimanche des Rameaux par exemple, à la paroisse où je résidais, il y a eu 4 messes, chacune comptant de 1000 à 2000 personnes !

Malgré toutes les différences (linguistiques, culinaires, culturelles…), j’ai touché du doigt que l’Eglise est catholique, universelle. Avec les chrétiens indonésiens, je me sentais chez moi. La même foi et la même joie de Pâques nous habitaient. La foi au Christ nous unit par des liens plus profonds et plus puissants que les différences culturelles. D’ailleurs nous en faisons aussi l’expérience ici à St Joseph Artisan !

« Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
(Bible, Livre des Actes des Apôtres, chap. 2,39)

P. Benoit

Croire en la Vie

Avec la semaine sainte, nous allons revivre le mystère pascal de la passion et de la résurrection du Seigneur, mystère par rapport auquel chacun de nous, mais aussi toute communauté doit se situer et donc aussi notre paroisse. Passer par la mort pour atteindre la Vie.

Personne ne peut échapper à la mort mais notre humanité, « la chair » comme dirait saint Paul, tâche toujours de croître ici-bas par l’accroissement du pouvoir, de la gloire ou tout simplement de l’avoir. Jusqu’à ce que la vieillesse, la maladie ou un accident nous confronte à l’inéluctable.

Il en va de même pour chaque communauté chrétienne et pour l’Église entière, sans doute parce que composées d’hommes très humains, cherchent bien souvent leur croissance par toutes sortes de moyens bien humains, jusqu’à ce que des événements parfois puissants contrecarrent le bel échafaudage ainsi construit.

C’est alors que la foi est mise à l’épreuve : où est le Seigneur ? Que fait-il pour nous sauver ? Avions-nous raison de lui confier nos projets ?

Mais le Seigneur, quant à lui, « passe », ouvre un passage… à travers la mort. Toute la foi que Dieu nous demande ne consiste-t-elle pas en cela ? emprunter cette voie pour atteindre, de l’autre côté, à la Vie, alors que la mort semble la fin ultime.

Durant cette semaine sainte le Seigneur manifestera une fois de plus pour nous ce mystère. Nous le verrons entrer dans Jérusalem triomphalement, mais pour y être crucifier et enfin ressusciter dans la gloire de Dieu. Quelle assurance, de sa part ! Quelle espérance ! Il sait le chemin. Depuis sa venue en ce monde, il a orienté sa vie vers cette heure.

Aurons-nous suffisamment de foi pour orienter nous aussi notre vie vers la Vie qui traverse la mort elle-même ?

Père Jean-Pierre

Nouvelle alliance, nouvelle connexion

L’autre jour, internet était en panne, impossible de se connecter ! C’est bien embêtant, quand on est habitué à faire tant de choses grâce à internet. J’ai commencé par essayer de faire ce qui était possible pour rétablir le réseau…rien ne marchait. Après renseignements, il y avait une panne qui ne pouvait être résolue que par le fournisseur d’accès (une fibre en panne quelque part dans le quartier).

Récemment, j’ai entendu un jeune témoigner que depuis son baptême (l’année dernière), il se sentait davantage connecté à Dieu. Qu’il y avait plus d’immédiateté entre lui et Dieu quand il priait.

Quel rapport entre ces deux histoires ? Le Baptême rétablit la connexion à Dieu. Nous ne pouvons pas rétablir cette connexion par nous-mêmes. Dieu doit intervenir ; et il le fait en envoyant son Fils Jésus, et en versant son Esprit d’amour en nous au Baptême.

« Voici venir des jours où je conclurai
avec la maison d’Israël
et avec la maison de Juda
une alliance nouvelle.
Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ;
je l’inscrirai sur leur cœur.
Je serai leur Dieu,
et ils seront mon peuple
.
Tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands »
(1ère lecture du dimanche 17 mars – Livre de Jérémie chap. 31)

L’autre jour, un groupe de jeunes catéchumènes (= qui se préparent au Baptême) d’une autre paroisse est venu tourner une petite video dans notre église. Spontanément, entrés dans l’église, la plupart se sont mis à prier. Dans le silence de ce sanctuaire et de cette soirée, ils cherchaient Celui qui les appelle à cette nouvelle alliance avec eux.

Avant même le don du Baptême, Dieu est à l’œuvre, Il attire les cœurs à Lui. Quelle beauté, quel mystère !

Et si on est déjà baptisé ? Le carême est justement là pour faire un check-up. Laissons-nous attirer par la voix du Christ qui murmure à notre cœur et nous attire à Lui.

P. Benoit

Comment fais-tu carême ?

Le laxiste se dit, en temps de carême, qu’il en fait déjà suffisamment comme ça, de manière habituelle, pour ne pas en rajouter. Il pense à toute la peine qu’il se donne au service de sa famille, de son patron ou du Seigneur, des maux qui surviennent dans sa vie et conclut qu’il a déjà sa pénitence ! D’ailleurs, en quoi est-il pécheur ?

Le rigoriste, se morfondant d’être à ce point pécheur, a pris la décision, dès avant le carême, de mettre au pas ce corps qui le voue à la mort. Disciplines, veilles, aumônes et sacrifices, il ira jusqu’au bout. Gare à celui qui entraverait ses résolutions. Il espère bien venir à bout de son péché.

Jésus nous dit : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ». Et de fait, dans sa Transfiguration (3e dim. de carême), sur le mont Thabor, Jésus dévoile que la participation à la vie divine est à la source de sa sainteté. C’est un don gratuit à recevoir. Abraham, qui part sacrifier son fils sur le mont Moriya (2e dim. de carême), se voit arrêté par Dieu : le jusqu’au-boutisme, dans le sacrifice, est mortifère. Finalement, Dieu lui envoie un bélier pour qu’il le sacrifie à la place d’Isaac et Dieu bénit Abraham. Donc finalement, Abraham n’a-t-il rien eu à faire ? puisque ce bélier ne lui coûte rien, il ne fait pas partie de son troupeau. Qu’est-ce que Dieu attend de nous pour nous accorder sa grâce ? Abraham, au-delà du rigorisme ou du laxisme, a obéit à Dieu. Il a écouté sa parole et l’a mise en pratique. Il a eu foi en Dieu. Ce fut sa participation, nécessaire et suffisante, pour recevoir la justification. Nous sommes ses fils spirituels. Que nous entrions nous aussi davantage en ce carême dans l’obéissance à la parole que Dieu nous adresse.

Père Jean-Pierre