Comment fais-tu carême ?

Le laxiste se dit, en temps de carême, qu’il en fait déjà suffisamment comme ça, de manière habituelle, pour ne pas en rajouter. Il pense à toute la peine qu’il se donne au service de sa famille, de son patron ou du Seigneur, des maux qui surviennent dans sa vie et conclut qu’il a déjà sa pénitence ! D’ailleurs, en quoi est-il pécheur ?

Le rigoriste, se morfondant d’être à ce point pécheur, a pris la décision, dès avant le carême, de mettre au pas ce corps qui le voue à la mort. Disciplines, veilles, aumônes et sacrifices, il ira jusqu’au bout. Gare à celui qui entraverait ses résolutions. Il espère bien venir à bout de son péché.

Jésus nous dit : « Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ». Et de fait, dans sa Transfiguration (3e dim. de carême), sur le mont Thabor, Jésus dévoile que la participation à la vie divine est à la source de sa sainteté. C’est un don gratuit à recevoir. Abraham, qui part sacrifier son fils sur le mont Moriya (2e dim. de carême), se voit arrêté par Dieu : le jusqu’au-boutisme, dans le sacrifice, est mortifère. Finalement, Dieu lui envoie un bélier pour qu’il le sacrifie à la place d’Isaac et Dieu bénit Abraham. Donc finalement, Abraham n’a-t-il rien eu à faire ? puisque ce bélier ne lui coûte rien, il ne fait pas partie de son troupeau. Qu’est-ce que Dieu attend de nous pour nous accorder sa grâce ? Abraham, au-delà du rigorisme ou du laxisme, a obéit à Dieu. Il a écouté sa parole et l’a mise en pratique. Il a eu foi en Dieu. Ce fut sa participation, nécessaire et suffisante, pour recevoir la justification. Nous sommes ses fils spirituels. Que nous entrions nous aussi davantage en ce carême dans l’obéissance à la parole que Dieu nous adresse.

Père Jean-Pierre

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