Archives de catégorie : Editoriaux

Qui es-tu Esprit Saint ?

L’Esprit Saint est la 3e personne de la Trinité. Comme le Père et le Fils, il est Dieu.
Mais comment se le représenter ? Pour en parler, la Bible utilise des symboles.

Le vent : « Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va ; ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit. » (Jn 3) L’Esprit Saint est comme le vent dans les arbres : tu ne vois pas le vent, mais on sait sa présence en voyant les feuilles bouger. Et pour l’Esprit Saint ? Sa présence répand « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi. » (Ga 5,22)

L’huile : L’huile pénètre le corps, pour lui communiquer une substance médicinale. L’huile rend le corps des lutteurs lisse, pour ne pas donner prise à l’adversaire. L’huile fait briller le visage du nouveau roi. Ainsi l’Esprit Saint : il pénètre le corps et l’âme pour les fortifier, guérir, habiter. Il défend contre l’Adversaire. Il illumine l’homme de la gloire de Dieu !

La lumière : l’Esprit Saint nous fait connaître, comprendre les choses de Dieu. « Par ta lumière nous voyons la lumière » (Psaume 35).

L’eau : l’eau désaltère le corps assoiffé, et redonne vie à un paysage désertique. Ainsi l’Esprit, il désaltère le cœur de l’homme, assoiffé de Dieu et d’Amour ; et il donne fécondité à nos vies !

Le feu : le feu réchauffe. Le feu se propage. Ainsi l’Esprit Saint. Il réchauffe les cœurs refroidis. Il se propage. « Notre Dieu est un feu dévorant. » (He)

La colombe : elle apporte la paix. Ainsi l’Esprit : il donne la paix véritable au cœur des disciples de Jésus.

Seigneur Esprit Saint, viens !
Viens en nos cœurs !
Viens dans notre monde !

Père Benoit

Viens, Esprit Saint

Nous nous acheminons au cours de ces deux semaines vers la fête de la Pentecôte et il nous faut entrer dans un désir toujours plus grand de recevoir l’Esprit Saint.

Bien sûr, nous l’avons déjà reçu : au baptême et une nouvelle fois à la confirmation et à chaque sacrement Dieu touche notre âme. Ainsi Jésus disait à ses apôtres : « Vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous » (Jean 14, 17). Et pourtant, il ajoute : « Il sera en vous », au futur. L’Esprit Saint ne demande qu’à augmenter la part que nous avons déjà reçue. Il nous revient donc de le lui demander : « Viens, Esprit Saint ». Les hymnes traditionnelles à l’Esprit Saint commencent ainsi : « Viens Esprit saint » ou « Viens Esprit créateur ». Car Dieu ne veut pas autre chose que susciter en nous cette aspiration du Saint Esprit. Que nos cœurs deviennent pauvres au point de crier vers lui, de le supplier qu’il descende en nous. En effet, le Christ nous a sauvés, par sa passion et sa résurrection, mais encore faut-il recevoir son salut. Or c’est par l’envoi de l’Esprit Saint en nos cœurs que Jésus a voulu que son salut nous parvienne, que nous soyons habités et transformés, sanctifiés et devenions des pierres vivantes de son peule, l’édifice qu’il construit et habite dans notre monde, l’Eglise, vrai sanctuaire de sa présence. Saint Séraphim de Sarov (moine orthodoxe russe du 18e s.) rappelait :

Le vrai but de la vie chrétienne consiste en l’acquisition du Saint-Esprit de Dieu. Quant à la prière, au jeûne, aux veilles, à l’aumône ou toute autre bonne action faite au nom du Christ, ce ne sont que des moyens pour l’acquisition du Saint-Esprit.

« En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous » (Jean 14, 20).

Père Jean-Pierre Durand

Saint Joseph, terreur des démons

Etrange ? Dans les litanies de saint Joseph, notre saint Patron est aussi invoqué sous le titre de « Terreur des démons » ! Prions-le donc pour qu’il protège notre paroisse et chacun de nous de l’influence des esprits mauvais.

Le pape Pie IX ayant proclamé notre saint « protecteur de l’Eglise universelle » le 8 décembre 1870, le pape Léon XIII invita le 15 août 1889 à le prier pour l’Eglise et notamment contre les puissances des ténèbres :

… Du haut du ciel, protégez-nous dans le combat que nous livrons à la puissance des ténèbres. Et de même que vous avez arraché autrefois l’Enfant Jésus au péril de la mort, défendez aujourd’hui la sain­te Église de Dieu, des embûches de l’ennemi et de toute adver­sité… (prière jointe à l’encyclique Quamquam pluries)

Car si nous joignons l’intercession des saints à nos prières vers le Seigneur, et en tout premier lieu l’intercession de la Vierge, reine des saints par son Immaculée conception et sa maternité divine, saint Joseph, de par l’union conjugale est celui qui l’a le plus approchée et partagé ses dons :

comme Joseph a été uni à la Bienheureuse Vierge par le lien conjugal, il n’est pas douteux qu’il n’ait approché plus que personne de cette dignité suréminente par laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées. Le mariage est, en effet, la société et l’union de toutes la plus intime, qui entraîne de sa nature la communauté des biens entre l’un et l’autre conjoints. Aussi, en donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur, mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité (Quamquam pluries).

Les missionnaires et les exorcistes témoignent donc de la puissance de l’intercession de saint Joseph contre l’Adversaire. Ce dimanche 30 avril, au cours de l’après-midi de prière dédié à saint Joseph, nous le prierons en ce sens.

Père Jean-Pierre

Cinq bienheureux

Un événement majeur pour la vie de l’Eglise se déroulera le samedi 22 avril avec la béatification, à Saint-Sulpice, de cinq prêtres morts martyrs durant la Commune de Paris en 1871. Majeur, car la sainteté, qui est toujours l’oeuvre de Dieu, même si elle nécessite notre collaboration avec la grâce, est le meilleur témoignage de la résurrection du Christ. Bien plus que les miracles ou les guérisons, la sainteté est l’oeuvre du Christ puisqu’il est venu pour les pécheurs, pour les justifier, les sanctifier et les faire entrer dans son royaume. C’est ainsi que le premier témoin du Christ ressuscité fut Marie Madeleine dont il avait chassé sept démons et qu’il avait ainsi rendue à la liberté des enfants de Dieu. C’est elle qui annonça aux apôtres, le matin de Pâques, qu’elle avait vu le Christ vivant. Ces cinq prêtres déclarés bienheureux attestent à leur tour que le Christ est vivant puisqu’il a le pouvoir de nous sauver du péché. Lisons leur biographie et leur correspondance (cf le site internet du diocèse) pour découvrir par-delà l’héroïcité de leur martyre, la grâce du Christ s’adaptant à leur diversité et les amenant au don total d’eux-mêmes. La fête de la Miséricorde Divine , le deuxième dimanche de Pâques, nous oriente à voir ainsi la puissance du Christ ressuscité qui se met au diapason de la faiblesse de la foi de saint Thomas qui voulut toucher pour croire. Le Christ, dans sa gloire, n’a de cesse de toujours descendre jusqu’à nous pour nous élever jusqu’à lui. Sainte Faustine Kowalska, dépositaire du message du Christ concernant la Miséricorde divine, canonisée en l’an 2000, a ouvert notre siècle par cet appel à croire en la miséricorde, à garder confiance en Jésus malgré la surabondance parfois désespérante du péché. Le Christ est vivant et comme il a sanctifié ces hommes par le passé, il est capable de faire de nous des saints.

Père Jean-Pierre Durand

Te rends-tu compte ?

Chaque année, à la fin du Carême, nous célébrons la semaine sainte. Elle commence avec le dimanche des Rameaux, et nous conduit jusqu’au dimanche de Pâques. Durant ces jours, l’Eglise suit les derniers instants de Jésus. Sa Passion, sa crucifixion, et sa résurrection.

Ainsi, le dimanche des Rameaux, nous lisons tout le récit de la Passion de Jésus, jusqu’à sa mort. De même le vendredi saint. Le chemin qui mène à la lumière de la résurrection passe par cette descente. Jésus affronte tout le mal du monde, prend sur lui tous les péchés du monde, porte en lui toute la souffrance du monde.

Ô chrétien, te rends-tu compte de ce que tu crois ? Ô chrétien, adore ton Dieu, ton Sauveur !

Jésus connaît toutes nos peines, mêmes les plus cachées. Tu n’es donc plus seul, plus jamais, même au cœur de la nuit !

Jésus nous permet d’unir nos peines aux siennes, pour qu’elles ne soient pas gâchées. Tu peux donc t’associer à la plus grande œuvre qui soit, le salut du monde, par l’offrande de tes souffrances !

La Passion de Jésus crie à nos oreilles ce qu’Angèle de Foligno entendit le Christ lui dire : « ce n’est pas pour rire que je t’ai aimée ! »

Oui, elle est vraiment sainte, cette semaine où le Christ nous a montré son amour brûlant, en prenant sur lui nos péchés.

Ce chemin d’abaissement que Jésus nous montre – quel mystère ! – est le chemin de la gloire : « il s’est abaissé…c’est pourquoi Dieu l’a exalté ».

Oui elle est vraiment sainte, cette semaine où le Christ nous entraîne, nous pauvres créatures, avec lui dans la lumière de la résurrection.

Bénissons le Seigneur, adorons-le. Devant une personne qui souffre ou le corps d’un défunt, les futilités s’évaporent et l’essentiel reprend ses droits. Que la semaine sainte nous aide à discerner dans nos vies ce qui est futile de ce qui est essentiel.

P. Benoit

Un jour, je verrai Dieu

Nous sommes tous aveugles de naissance pour une partie de la réalité que l’on appelle le surnaturel. De naissance, on ne voit pas Dieu. Dieu n’est perceptible par aucun de nos cinq sens. On ne voit pas non plus les anges, ni les saints, ni d’ailleurs les démons – et là, on ne s’en plaint pas. On ne voit pas non plus le Christ ressuscité ni la Vierge Marie et ce, depuis notre naissance. C’est un mal grave qui nous atteint puisque Dieu, notre créateur, qui nous a faits pour lui, est pour nous caché. Ou plutôt, nous sommes inadaptés à le percevoir. Et notre vie se borne alors à cet horizon terrestre dans lequel nous apprenons à évoluer et que nous finissons par apprivoiser, dans lequel nous mettons nos espoirs de réalisation de nous-mêmes. Le « progrès » que nous finissons par espérer et qui devient le but de notre vie, est terrestre. Simplement terrestre. Le fait de nous enlever la part de progrès auquel on espérait est d’autant moins supportable que l’on est terrestre. A quoi se raccrocher alors ? D’où la violence sociale, la lutte des uns contre les autres qui s’exacerbe lorsque nos espoirs de vie meilleure volent en éclats. Quel autre moteur trouver à sa vie ?

Jésus met de la boue sur les yeux de l’aveugle de naissance qui, après s’être lavé à la piscine de l’Envoyé, peut voir… son Sauveur.

La solution n’est pas dans notre monde, mais dans une recréation de l’homme par le don de la foi. Alors, il accède au monde de Dieu. L’espérance renaît, le cœur se dilate aux autres. La vie, avec ses joies et ses peines, acquiert une signification. Et ce n’est encore que les arrhes de ce que sera la vie céleste, lorsque nous verrons Dieu !

Père Jean-Pierre Durand

Et si je me confessais ?

L’année où j’ai été ordonné prêtre, et où j’expliquais que bientôt je pourrais confesser, j’avais été frappé qu’en un mois, on me fasse trois fois la remarque : « mais la confession, ça existe encore ?!? »

Oui, la confession, ça existe encore !

La « confession » fait partie des 7 sacrements que l’Eglise reconnaît comme voulus par Jésus-Christ, comme moyens ordinaires de recevoir sa grâce. Souvent appelé « sacrement de pénitence », on dit davantage aujourd’hui « sacrement de la réconciliation », ou « confession ».

La confession, comme l’Eucharistie, est un sacrement pour la route : on peut le recevoir régulièrement. Il y a d’ailleurs un lien entre les deux : la confession dispose à mieux recevoir l’Eucharistie, à en recevoir plus de fruit spirituel.

Comment se confesser ?

Pour savoir comment se confesser, on pourrait apprendre des enfants. Parfois ils viennent en courant vers le prêtre ! Et ils ont bien raison. Bien sûr qu’on peut appréhender ce moment d’aveu. Mais ce qui est au centre, ce qui est le plus important dans la confession, c’est la joie de Dieu le Père, qui pardonne de tout son Cœur à son enfant, et lui redonne sa dignité. Et la joie de l’enfant qui repart le cœur léger et en joie ! Quel soulagement d’être déchargé de ses fautes !

Des feuillets sont disponibles dans l’église pour aider à préparer sa confession.

Rappelons simplement ici deux choses :
– le secret de la confession est absolu
– il n’y a aucun jugement dans la confession. Seulement le pardon
– et une troisième chose : le prêtre lui-même est un pécheur, et se confesse aussi.

Une dernière remarque : il est aussi possible de faire une confession générale. C’est-à-dire de toute sa vie.

Père Benoît

Qu’est-ce que la dysphorie de genre ?

Récemment, avec d’autres animateurs d’aumônerie du quartier, nous avons eu une formation sur la dysphorie de genre, réalité qui fait parler d’elle, notamment chez les jeunes.

La dysphorie de genre est le fait, pour une personne, de ressentir une inadéquation entre son sexe biologique, et son sexe ressenti. Commençons par dire que ce phénomène a existé depuis des siècles, dans toutes les civilisations, sans que l’on sache vraiment l’expliquer. En majorité il s’est agi de garçons, ressentant qu’ils étaient des filles. Ce phénomène – du reste très minoritaire- est donc bien réel, et cause d’inconfort pour ne pas dire de souffrance. Il appelle donc toute notre compassion.

La dysphorie de genre a cependant pris de l’ampleur ces dernières années. Certes, en partie parce qu’aujourd’hui c’est moins tabou, et donc davantage de personnes en ont parlé.
Mais aussi (surtout ?) parce qu’aujourd’hui encouragement est fait aux jeunes de « transitionner », c’est-à-dire d’effectuer la transition sociale (être désormais reconnu et considéré par son entourage comme de l’autre sexe, en opposition avec son sexe biologique ; cf. par ex. la circulaire Blanquer du 29 sept. 2021, pour l’Education Nationale) et physique (traitement hormonal principalement). En général, un jeune qui passe par une période d’inconfort dans le rapport à son identité sexuelle, avant ou durant la puberté, voit cet inconfort se résorber ou se résoudre à la fin de la puberté. Mais l’encouragement à la transition change la donne.

Notons qu’on propose des traitements qui n’ont rien d’anodin, et souvent irréversibles. Dans les pays nordiques ou anglo-saxons, plus avancés que nous sur ces sujets, mais aussi plus pragmatiques et moins dogmatiques, les témoignages de déceptions arrivent et sont nombreux*.

Bien sûr, toute personne, et notamment tout jeune, exprimant une dysphorie de genre, mérite notre écoute et notre attention. Il est essentiel de dialoguer. Mais cela ne lui rend cependant pas service de valider un genre qui n’est pas le sien.

Père Benoit Leclerc

* voir par ex. le réseau social reddit/detrans

PS : Il existe un bon ouvrage sur le sujet : « Enquête sur la dysphorie de genre », Pauline Quillon

Propos de sacristie

« Padre, je suis accro ! Vous avez vu ce chant ? « Comment ne pas te louer ». Je l’ai dans la tête du matin au soir.1

Padre : – Mais oui, France. C’est la louange…

France : – J’adore ça ! Ça bouge ! Ça met en forme pour toute la journée ! Depuis deux jours, ma vie a changé !

Padre : – Ici, c’est tous les matins, à 9h. Enfin, du mardi au vendredi… Et le boulot, ça va ?

France : – Je suis sur un méga chantier, actuellement : la cathédrale Notre-Dame de Paris ! Vous savez, je suis tailleur de pierre. Je restaure l’ange qui est tombé de trente mètres.

Padre : – Waouh ! Ce n’est pas le genre de chantier qu’on a tous les jours. Ça doit drôlement booster ta vie spirituelle.

France : – Ça, vous pouvez le dire ! Je suis à l’église toute la journée…

Mais il faut que je vous dise, c’est affreux mais je suis enceinte. Va falloir que j’avorte.

Padre : – Mais tu ne peux pas faire ça !

France : – Et pourquoi ? C’est mon droit… constitutionnel. Enfin, presque.2

Padre : – Et qu’est-ce qu’en dit le père de l’enfant ?

France : – Je n’en sais rien. Mais moi, de toute façon, je ne veux pas le garder.

Padre : – Et lui, l’enfant, qu’est-ce qu’il en dit ?

France : – Mais lui, il n’a pas son mot à dire ! De toute façon, comment voulez-vous que je le sache ?

Padre : – C’est peut-être lui le premier intéressé, tu ne crois pas ?

France : – Ah non, Padre, vous n’allez pas encore me faire la morale !

Padre : – Mais, la morale n’a qu’un but, tu vois : c’est de faire le bien, pour que tu sois heureuse. Plutôt que de t’en mordre les doigts pour le reste de ta vie. Comment peux-tu danser en chantant « Comment ne pas te louer » et restaurer le visage de l’ange, si d’un autre côté… toi… tu… ?

Père Jean-Pierre Durand

_________________________

1 Le chant de pop louange catholique « Comment ne pas te louer » fait le buzz actuellement sur les réseaux sociaux.

2 La France discute actuellement comment introduire dans la constitution le droit à l’avortement.

A la base de départ

Ces deux prochains dimanches, nous rencontrons dans l’évangile de saint Matthieu deux paroles essentielles de Jésus. Saint Matthieu les place en tête de tous les enseignements, discours et paraboles du Christ, dévoilant ainsi ce qu’elles ont d’incontournable pour aborder Jésus.

La première reprend l’exhortation de saint Jean-Baptiste : « Convertissez-vous car le royaume des Cieux est tout proche ». Saint Jean-Baptiste, ouvrant la voie au Seigneur, dévoilait ainsi l’attitude permettant de le recevoir. Et pour nous, chrétiens, peut-être même pratiquants ou engagés, et à plus forte raison consacrés ou prêtres, relire ces mots nous rappelle que nous devons toujours rester en état de conversion. Comment le monde accueillerait-il l’évangile que nous lui transmettons s’il n’était pas d’abord pour nous la Parole de Dieu qui nous convertit ? Relire l’évangile, cette année encore, nous mettra en rapport avec la Parole de Dieu qui, tel un glaive à deux tranchants, pénètre au plus profond du cœur pour faire la vérité. Désirons donc cette vérité sur nous-mêmes pour avancer dans le Christ.

La deuxième parole du Christ dans l’évangile de saint Matthieu est le texte des béatitudes qui, là encore, révèle l’attitude fondamentale du chrétien : pauvre, petit et humble, doux, pur et miséricordieux, mais assoiffé de justice et artisan de paix peut-être jusqu’à la persécution. Car c’est la personnalité profonde du Christ lui-même, et donc celle qu’il voudra imprimer en nous, par son Esprit Saint, dans tous ses enseignements. Nous la contemplons déjà parfaitement réalisée en la Vierge Marie, Mère de l’Eglise, et pour nous aujourd’hui peut-être plus qu’auparavant alors que nous sommes tentés par l’efficacité et la productivité, le Christ nous rappelle ainsi ce qui est réellement fécond. Car chacun de nos frères et sœurs, même très loin du Christ, porte cela au fond de son coeur. Ainsi nous voulons offrir le Cœur de Jésus qui rejoint le cœur de nos contemporains.

Père Jean-Pierre Durand