Un jour, je verrai Dieu

Nous sommes tous aveugles de naissance pour une partie de la réalité que l’on appelle le surnaturel. De naissance, on ne voit pas Dieu. Dieu n’est perceptible par aucun de nos cinq sens. On ne voit pas non plus les anges, ni les saints, ni d’ailleurs les démons – et là, on ne s’en plaint pas. On ne voit pas non plus le Christ ressuscité ni la Vierge Marie et ce, depuis notre naissance. C’est un mal grave qui nous atteint puisque Dieu, notre créateur, qui nous a faits pour lui, est pour nous caché. Ou plutôt, nous sommes inadaptés à le percevoir. Et notre vie se borne alors à cet horizon terrestre dans lequel nous apprenons à évoluer et que nous finissons par apprivoiser, dans lequel nous mettons nos espoirs de réalisation de nous-mêmes. Le « progrès » que nous finissons par espérer et qui devient le but de notre vie, est terrestre. Simplement terrestre. Le fait de nous enlever la part de progrès auquel on espérait est d’autant moins supportable que l’on est terrestre. A quoi se raccrocher alors ? D’où la violence sociale, la lutte des uns contre les autres qui s’exacerbe lorsque nos espoirs de vie meilleure volent en éclats. Quel autre moteur trouver à sa vie ?

Jésus met de la boue sur les yeux de l’aveugle de naissance qui, après s’être lavé à la piscine de l’Envoyé, peut voir… son Sauveur.

La solution n’est pas dans notre monde, mais dans une recréation de l’homme par le don de la foi. Alors, il accède au monde de Dieu. L’espérance renaît, le cœur se dilate aux autres. La vie, avec ses joies et ses peines, acquiert une signification. Et ce n’est encore que les arrhes de ce que sera la vie céleste, lorsque nous verrons Dieu !

Père Jean-Pierre Durand

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