Chant d’entrée et salutation : deux éléments de la messe mal placés. Se trouvant au tout début de la messe, 20% seulement des fidèles en bénéficient. Pourtant, ils ont un rôle de première importance.
Le chant d’entrée. « Le but de ce chant est de favoriser l’union des fidèles rassemblés, d’introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête » (PGMR*, 47). Avec la partie musicale jouée avant la messe, il permet aussi de créer un sas entre l’activité qui occupait auparavant et la célébration du mystère de Dieu. Sans ce premier temps, en arrivant l’esprit ailleurs au milieu de la liturgie de la Parole et la prière de l’Eglise, il va falloir un certain temps pour « entrer » dans la messe. D’autre part, on ne jouit pas de l’union des fidèles créée par le fait de chanter ensemble et s’intégrer dans cette communauté qui prie sera plus difficile. Et enfin l’introduction au temps liturgique ou à la fête qui éclaire le sens des lectures ne sera rendue qu’à l’homélie.
La salutation à l’autel et au peuple rassemblé. Alors que les fidèles chantent encore le chant d’entrée, le prêtre vénère l’autel, parfois avec l’encens. Il plonge ainsi l’assemblée dans le monde symbolique de la liturgie qui l’ouvre à l’invisible. L’autel, qui représente le Christ, le rocher, devant qui on s’inclinera tout au long de la célébration. L’encens qui représente sa consécration, le sacré, mais aussi notre adoration et nos prières qui montent vers Dieu. « Ensuite, en saluant la communauté rassemblée, il lui signifie la présence du Seigneur. Cette salutation et la réponse du peuple manifestent le mystère de l´Église rassemblée » (PGMR*, 50) au nom de la Trinité.
Et si, en cette fête du Saint Sacrement, je faisais l’effort de venir à l’heure à la messe ?
Père Jean-Pierre Durand
* PGMR : Présentation Générale du Missel Romain