Archives de catégorie : Editoriaux

« Si vous ne vous convertissez pas vous périrez de même »

Jésus appelle à la conversion ! Nous sommes très fort pour remettre au lendemain ce que nous devons faire aujourd’hui ! Or pour Dieu, la conversion ne peut pas être une affaire qu’on puisse remettre à demain ou aux calendes grecques.

L’évangile parle des malheurs qui frappent les gens à l’époque : Les galiléens massacrés par Pilate et Jésus parle des personnes tuées par la chute de la tour de Siloé… les malheurs sont alors, et sans doute encore pour beaucoup d’entre nous, compris comme étant une punition divine – d’où l’expression : « Qu’ai-je donc fait pour mériter tant de malheur ? »

Et Jésus de répondre : « Si vous ne vous convertissez pas vous périrez de même. » Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Et quel sens donner à la parabole du figuier stérile que le Maître veut couper mais dont le vigneron cherche à sauver pour une année ?

Les malheurs, les catastrophes, les injustices foisonnent dans notre monde ! Qui d’entre nous peuvent prétendre qu’il ne sera pas frappé ? Le mal est là, il est la caractéristique de notre « Vallée de larmes » et la mort est le comble ou l’aboutissement de tous ces maux. L’avertissement de Jésus va dans ce sens, « si vous ne vous convertissez pas vous périrez de même ! »

Comprenez bien ce que Jésus veut dire ! Jésus ne dit pas que le malheur est une punition divine et pas plus que la conversion à l’évangile nous préservera des catastrophes et des malheurs ! Parce qu’on aura vite interprété dans le sens que la conversion va nous préserver des malheurs !

La foi n’est pas un paratonnerre contre les malheurs qui frappent l’homme ! Certains le pensent et c’est faux : que dire alors pour le Fils suspendu à la croix et de tous les martyrs ?

La foi est une adhésion à la volonté divine qui nous promet le salut, c’est-à-dire la vie éternelle. Le seul et vrai bonheur que ce monde ne peut nous l’arracher !

Rendons grâce à Dieu et offrons nous pour faire sa volonté et œuvrer à notre conversion.

P. Roger+

Faut-il avoir peur du diable ?

Dans l’Evangile de ce premier dimanche du Carême, Jésus affronte le diable tentateur. « Dans l’Esprit, (Jésus) fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable.

Il est étonnant que ce récit apparaît au début de la vie publique de Jésus, comme la première œuvre importante à accomplir ! Voici ce que dit Saint Augustin : « Le Christ était tenté par le diable ! Dans le Christ, c’est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le salut ; tenait de toi la mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les honneurs ; donc il tenait de toi la tentation, pour te donner la victoire. Si c’est en lui que nous sommes  tentés, c’est en lui que nous dominons le diable. Tu remarques que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu’il a vaincu ? Reconnais que c’est toi qui es tenté en lui ; et alors reconnais que c’est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de lui le diable ; mais, s’il n’avait pas été tenté, il ne t’aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire. »

 Jésus livre le combat contre notre adversaire, redoutable, rusé et perfide qui veut la mort de l’homme, afin de le vaincre dans la tentation. Ignorer le diable c’est ignorer que nous avons un adversaire à combattre, nous sommes alors bien plus vulnérables. C’est simple, l’homme moderne ignorant Dieu et le diable, en voulant soi-disant, se débarrasser de toute forme de culpabilité, se retrouve à porter sur lui le poids de tous les malheurs du monde !

L’évangile nous montre Jésus combattre et vaincre le diable, ce n’est donc qu’en Lui par son Esprit, au moyen de sa Parole que nous apprenons à livrer combat – dans ce temps de grâce du Carême – sans craindre Satan, puisque désormais en Jésus Christ, la victoire nous est acquise !

P. Roger+

 

Vocation : pourquoi, comment ?

Le pape François a donné comme intention de prière pour le mois de février les vocations sacerdotales et religieuses. En écho, la première lecture et l’évangile, nous donnent deux récits de vocation, celle d’Isaïe, en 740 avant Jésus et celle de Simon-Pierre, dans le contexte d’une pêche miraculeuse.

Mais parler de « vocation », ne risque-t-il pas de donner l’impression que Dieu est caractérisé par une volonté suprême qui viendrait imposer aux hommes d’accomplir des décisions arbitraires ? Dans certains récits de vocation, comme l’appel de Matthieu, on peut avoir l’impression que le disciple est subjugué par Jésus et qu’il se met à sa suite sans trop réfléchir.

Simon-Pierre, dans l’évangile, comme Isaïe, dans l’Ancien Testament, nous montre qu’il n’en est rien. Celui qui est appelé par Dieu garde sa liberté et doit s’engager personnellement dans la réponse à cet appel. C’est ainsi qu’Isaïe répond à la voix de Dieu : « me voici, envoie-moi ! ». Pierre décide de se mettre à la suite de Jésus, non seulement parce qu’il a entendu son appel, mais aussi parce qu’il a pris le temps d’écouter son enseignement et de voir les signes qu’il accomplissait.

En priant donc, ce mois-ci, pour les vocations sacerdotales et religieuses, nous pouvons être particulièrement attentifs aux appels de Dieu pour nous engager, librement et pleinement, dans la réponse à cet appel.

P. Alain +

L’aujourd’hui de la Parole

La Parole de Dieu nous place dans une mise en abîme : c’est à dire une scène dans la même scène qui présente encore la même scène… Cet effet de mise en abîme, nous invite à comprendre que nous ne sommes pas seulement spectateur de ce que nous voyons ou entendons mais nous devenons nous-mêmes acteurs de ce que nous contemplons et écoutons.

Ainsi, au cours de ce dimanche, nous proclamons la Parole de Dieu, et dans cette Parole, nous lisons qu’on proclame la Parole, nous pouvons ainsi percevoir comme en écho ce qui est entendu. La réaction du peuple Israël m’interpelle sur ma soif d’écouter cette Parole et l’émotion qui le saisit doit aussi me saisir… ce qu’on invite le peuple de vivre m’est aussi destiné : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu, ne pleurez pas… la joie du Seigneur est votre rempart ! »

L’évangile nous place aussi, dans cette mise en abîme, parce que nous nous sommes nous-mêmes dans une liturgie, qui montre la liturgie que vit Jésus. C’est le même Christ Jésus qui en fait, est à l’œuvre dans notre liturgie, qui nous parle et nous dit : « Aujourd’hui, s’accomplit ce passage de l’Ecriture que vous venez d’entendre ».

L’aujourd’hui de la Parole de Dieu dit que Jésus est présent à notre vie, à l’histoire du monde non pour faire son œuvre seul, mais cette Parole doit accomplir en chacun ce qu’elle exprime : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » … Cette Parole ne veut pas seulement m’informer de la mission de Jésus, mais puisque chaque baptisé ayant reçu cette onction d’Esprit Saint et configurés au Christ par le baptême, nous sommes alors convoqués à la même mission : porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, remettre les prisonniers en liberté, annoncer une année de grâce accordée par le Seigneur » ! Nous sommes dans cette Année de grâce !

P. Roger+

Le baptême – un passage

La fête du baptême du Seigneur, trois semaines après la fête de la Nativité, permet de faire le passage du temps de Noël au temps Ordinaire, le temps de notre fidélité à l’appel du Seigneur et de notre cheminement quotidien avec lui. Le baptême lui-même est déjà un passage. Jésus est baptisé par Jean dans le Jourdain, la rivière que le peuple d’Israël a passée pour entrer dans la Terre promise. Par ce baptême, Jésus passe de sa vie cachée à Nazareth à son ministère public. Par le baptême le chrétien « passe » dans la vie de Dieu. Un peu plus tard, dans l’épisode de la transfiguration, Jésus évoquera avec Moïse et Élie son « exode » ou son passage qu’il allait accomplir par Jérusalem (Lc 9,31) : il s’agit de la mort et de la résurrection qui se profile à l’horizon de la vie terrestre de Jésus.

Par conséquent, cette fête du baptême du Seigneur est pour nous l’occasion de réfléchir sur tous les « passages » de notre vie. Nous avons fait le passage à la nouvelle année, mais au-delà de cette étape qui ne nous marque pas forcément, nous pouvons voir tous ces passages que nous avons à traverser dans notre vie personnelle ou spirituelle, dans notre famille ou notre travail, du fait de la santé ou des conditions de vie changeantes dans lesquelles nous nous trouvons. Chacun de ces passages peut être l’occasion de nous rapprocher du Christ et de vivre davantage la charité fraternelle, en particulier avec les plus pauvres. Chacun de ces passages est l’occasion d’avancer et d’aborder un horizon nouveau dans ce que nous portons intérieurement et ce que nous découvrons sur le chemin que Jésus nous fait parcourir.

Alors que nous commençons le temps ordinaire, demandons-nous, sous la lumière du Seigneur, quels sont ces passages que le Seigneur veut nous faire vivre avec lui.

P. Alain +

L’Esprit Saint de Noël !

Dans les jours de Noël et des Fêtes de fin d’année, nous allons rencontrer des membres de nos familles et aussi des amis pour leur souhaiter à qui « Joyeux Noël » à qui « Bonne et heureuse année ». Ne le faisons pas par habitude ou par tradition mais mettons vraiment notre cœur dans ces vœux… et apportons-y aussi quelques mots de gratitude ou de réconforts pour une épreuve qui a pu marquer l’année passée.

Car le Fils de Dieu s’est fait homme, il a donc donné valeurs à tout ce qui fait l’homme, ce qui lui donne sens, qualité, à travers les simples gestes de notre humanité.

Le bon Saint Joseph et la Sainte Vierge Marie avec l’Enfant Jésus nous en donnent l’exemple : le Fils de Dieu s’est entouré d’une famille, il s’est réjoui de tout ce qui constitue la vie familiale dans les tâches du quotidien, dans les services qu’on se rend mutuellement, dans les plaisanteries et les gestes de tendresses.

Le monde moderne par sa dispersion et son rythme effréné, mais aussi ses idéologies mortifères voudrait arracher ce foyer de paix et d’amour mais Noël nous y ramène et le redonne.

Efforçons-nous de maintenir dans nos familles cet esprit de Noël, et mieux encore garder dans notre cœur l’Esprit Saint de Noël qui fait de Noël, non pas une tradition passée que nous commémorons avec nostalgie, mais une réalité à accueillir et à vivre parce que Jésus à la crèche est venu pour sauver et bénir notre humanité, dans l’humilité de toutes ces gestes d’affection et de tendresse, de service et de sacrifice, mais aussi les actes de prière et de foi, de charité envers les plus pauvres, d’espérance et de confiance au coeur des ténèbres qui recouvrent notre monde. Joyeux Noël à tous et Bonne et sainte Année 2025 !

P. Roger +

« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)

Si le salut promis par Dieu est la résurrection, n’est-il pas nécessaire de mourir pour ressusciter ? Comment serait-il alors possible à un être vivant de voir le salut de Dieu ? Passer directement de ce monde au paradis sans souffrir ni mourir est le souhait de tous. Malheureusement, ces réalités font partie intégrante de notre humanité, et c’est pourquoi Dieu a décidé de s’incarner !

Dieu est « La Vie ». La mort, contraire à Dieu, serait donc l’absence de Dieu. Pour remédier à cela, Dieu s’est fait Homme et a accepté de mourir. Par sa mort, Dieu s’est rendu présent dans la mort et l’a ainsi vaincue, puisque la mort est devenue le lieu où la rencontre est possible avec celui qui EST La Vie.

Donc oui, il faut mourir pour voir le salut de Dieu. Mais nos vies sont remplies de moments de mort : Les épreuves, les séparations, les maladies, les guerres, les abus, la perte d’êtres chers, etc., sont tous des moments de mort qui, avec l’enfant de la crèche, pourraient devenir des moments de résurrection ! Non en arrêtant le mal, mais en nous procurant, dans l’épreuve, une force d’en haut que le monde et les humains ne peuvent donner.

Aujourd’hui la cathédrale Notre-Dame de Paris renaît de ses cendres, elle qui a fait une certaine expérience de mort. Non seulement du feu, mais aussi de l’oubli et de la tiédeur de la part de nombreux baptisés. Marie est la première à avoir vu le salut de Dieu au sein de sa plus grande épreuve. En effet, l’Évangile nous la décrit « debout » au pied de la croix ! Aujourd’hui encore, Notre-Dame continue à nous ouvrir le chemin de l’Espérance et de la Confiance en nous montrant que seul Dieu est capable de tourner le Mal en Bien.

Veillons avec Marie en ce temps de l’Avent, pour que la lumière du Christ nous illumine afin que chacun fasse « l’expérience du salut sur la terre des vivants » !

P. Ramzi +

Le Christ, Roi de paix, de vérité et d’amour

« Nous proclamions ouvertement deux choses : l’une, que ce débordement de maux sur l’univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie publique ; l’autre, que jamais ne pourrait luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus et les nations refuseraient de reconnaître et de proclamer la souveraineté de Notre Sauveur. C’est pourquoi, après avoir affirmé qu’il fallait chercher la paix du Christ par le règne du Christ, Nous avons déclaré Notre intention d’y travailler dans toute la mesure de Nos forces ; par le règne du Christ, disions-Nous, car, pour ramener et consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur. […] 

Ainsi, on dit qu’il règne sur les intelligences humaines, (…) surtout parce qu’il est la Vérité et que c’est de lui que les hommes doivent recevoir la vérité et l’accepter docilement. On dit qu’il règne sur les volontés humaines, (…) parce que sous ses inspirations et ses impulsions notre volonté libre s’enthousiasme pour les plus nobles causes. On dit enfin qu’il est le Roi des cœurs, à cause de son inconcevable charité qui surpasse toute compréhension humaine et à cause de sa douceur et de sa bonté qui attirent à lui tous les cœurs : car dans tout le genre humain il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais personne pour être aimé comme le Christ Jésus. »

Voici les raisons de l’institution de la fête du Christ-Roi, du pape Pie XI dans son Encyclique « Quas Primas » (11 décembre 1925). L’urgence du Règne du Christ reste d’actualité aux regards des évènements du monde.

P. Roger

Une belle leçon, mais une leçon de quoi ?

Aujourd’hui, dans le Tempe, les disciples reçoivent de Jésus une bonne leçon : plutôt que d’admirer les riches qui déposent de larges offrandes dans le Temple, ils feraient mieux de regarder cette veuve qui donne deux petites pièces de monnaie, tout ce qu’elle a pour vivre. C’est admirable, certainement, mais devons-nous le comprendre comme une invitation concrète à nous séparer de tous nos biens ? Et que se passerait-il alors ? Comment remplirions-nous nos devoirs ?

Ce passage de l’évangile se situe très peu de temps avant la passion et la mort de Jésus. En réalité, cette femme, quelques jours à peine avant Jésus, vit déjà ce que lui, Jésus, va vivre. Elle accepte de remettre sa vie dans la main de Dieu, avec une confiance totale. En réalité, elle n’avait plus beaucoup d’autres choix : les deux piécettes, quoi qu’il arrive, ne l’aurait pas menée très loin. Mais plutôt que de désespérer et de se refermer sur elle-même, elle a choisi, positivement, de remettre sa vie dans la main de Dieu et de tout attendre de lui.

C’est cette leçon que Jésus veut nous donner. Bien sûr, nous sommes tous appelés à la générosité et au partage concret de nos richesses, chacun à notre niveau. Mais, plus profondément encore, nous sommes invités à poser des actes de confiance profonds, à remettre toute notre vie au Seigneur, dont nous savons que nous pouvons attendre toute chose.

P. Alain +

Une sagesse au-delà de notre portée

La sagesse, comme don de l’Esprit Saint, est fruit d’une écoute aimante et d’une mise en pratique de la Parole de Dieu, peu à peu, elle nous unit à Dieu et nous fait goûter son amour. Cette sagesse ne peut être acquise par les seules forces humaines. Car la sagesse divine se manifeste au plus haut point dans la croix du Seigneur : « Folie pour les païens et scandale pour les Juifs » ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce qu’aucun homme n’a pu imaginer : Que Dieu puisse aimer l’homme, sa créature pécheresse, au point de livrer son Fils bien-aimé, pour le rachat des péchés !

Aussi, quand nous faisons profession de suivre un tel Seigneur, nous avons décidé de faire confiance à Dieu qui nous conduit au-delà de ce que nous pouvons imaginé de meilleur pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons : nous avons renoncé aux biens de l’argent et du pouvoir, des honneurs et de la gloire humaine…

Faisons attention de ne pas récupérer, tant soit peu, les biens du Ciel, les biens spirituels, le Paradis, la place à la droite de Dieu comme une autre richesse à nous accaparer ! Ce serait la pire des idolâtries de l’orgueil spirituel. Nous emparer de Dieu ou de ses dons pour notre propre gloire ! C’est pourquoi la sagesse divine n’est pas à accaparer mais à quémander, elle vient combler les cœurs des pauvres qui sont saisis par son amour.

Les services sont nombreux au sein d’une paroisse, nous offrons nos forces et nos biens pour la vie de l’évangile dans nos familles et notre quartier, mais nous remplissons ses services non comme des maîtres ou des esclaves d’une idéologie mais comme des enfants bien-aimés d’un Père qui nous aiment et nous donne à profusion son Esprit pour vivre dans son amour.

P. Roger +