En ce cinquième dimanche du carême, juste avant d’entrer dans la Semaine Sainte, nous célébrons le troisième dimanche des scrutins, ces étapes pendant lesquelles nous accompagnons nos catéchumènes en marche vers le baptême. Il y a deux semaines, nous avons mis nos pas dans ceux de la Samaritaine. Dimanche dernier, nous avons accueilli la lumière avec l’aveugle de Siloé. Cette semaine, non seulement nous assistons à la résurrection de Lazare, mais nous cheminons avec Marthe, sa sœur, qui formule la profession de foi la plus précise de l’évangile : « Je le crois, tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde ».
Le long récit de la résurrection de Lazare nous montre comment Marthe, progressivement, en s’appuyant sur les questions posées par Jésus, en est venu à proclamer sa foi. Cette femme qui vient de voir son frère mourir est sans doute éprouvée, tentée de regretter son attachement à Jésus qui n’a pas su empêcher l’issue fatale de Lazare. Jésus la conduit, avec délicatesse, à exprimer toute la profondeur de son engagement : même devant la mort, Marthe continue à croire. Elle perçoit que Jésus n’est pas seulement celui qui peut venir résoudre les difficultés de ce monde-ci, il est aussi celui qui introduit, par la résurrection, dans la vie de Dieu. La vraie foi ne s’exprime pas seulement dans les petites choses du quotidien : elle se vérifie lorsque l’on est confronté à la plus grande question de notre existence terrestre, celle de la mort et de l’au-delà de la mort.
Alors que nous nous préparons à vivre le mystère pascal, Marthe nous ramène au cœur de notre foi chrétienne. Avec elle, nous sommes invités à redire notre foi dans la résurrection. Cette foi n’est pas simplement une idée ou une conviction, elle vient prendre toute notre vie. Si, comme Marthe et avec elle, je proclame ma foi en la résurrection, c’est l’ensemble de ma vie qui en est renouvelé. Comme Lazare, je sors de la mort pour venir à la vie.
P. Alain +