Archives de catégorie : Editoriaux

Le bien qui ne fait pas de bruit mais change tout

Ça fait du bien de voir le bien. Quelques exemples.

La rencontre des prêtres de Paris à Lourdes mi-novembre, à l’invitation de l’archevêque Laurent Ulrich. Plus de 300 prêtres passent quelques jours de rencontre, partage, prière. Non pas directement pour traiter de quelque affaire pastorale (même si le souci de la mission nous habite), mais plus gratuitement, comme une famille qui se retrouverait pour une soirée autour d’un bon dîner et d’un jeu de société (par exemple). Et sentir de manière palpable que nous faisons partie d’un même corps.

Le réaménagement de la salle qu’occupait jusqu’à cet été l’association Le Rocher. Cette grande salle, au fond de la cour, a été repeinte par des jeunes durant les vacances de la Toussaint (notamment ceux qui ont été aux JMJ). Merci à eux ! Elle est belle et propre ! Les activités avec les jeunes s’y déroulent déjà, avec beaucoup de joie. Actuellement par exemple les collégiens tournent un petit film sur Noël, grâce à l’aide du centre Paris anim’.

La préparation d’Hiver Solidaire. Sans faire de bruit, des dizaines de bénévoles se manifestent et s’organisent. Ceci afin de venir en aide à des sœurs en humanité et leur permettre de profiter d’un toit cet hiver, et tisser des liens de fraternité qui durent ! On pourrait mentionner aussi ceux qui se lèvent le dimanche matin pour aller à la rencontre de nos frères de la rue.

Chacun pourrait continuer largement cette petite liste, avec le bien dont il est témoin…

Et si se préparer à Noël, c’était aussi s’exercer à voir le bien qui, humblement, germe, pousse, se communique…Apprendre à rendre grâce à Dieu pour tant de choses, petites en apparence, mais si grandes en bienfaits. Comme les bergers à la crèche, qui ont su reconnaître l’humble venue de Dieu dans l’Enfant Jésus, et le louer.

Père Benoît

Malheur ! J’ai reçu si peu…

Celui qui n’a reçu qu’un seul talent n’a manifestement pas compris la valeur de ce qu’il a reçu : il l’a enterré pour le rendre au retour de son maître ! Si Jésus nous dit cette parabole, c’est que nous pourrions être tentés de faire de même. Mais combien vaut un talent ? Car c’est une mesure de poids mais aussi de monnaie. Les Romains pesaient les espèces, le talent valant 6 000 drachmes, la pièce d’argent de 3,86 gr., salaire d’une journée d’un ouvrier agricole. Le talent représenterait donc aujourd’hui le salaire de 23 ans de travail, ce qui ferait, au SMIC actuel, 382 000 €. Cela valait la peine de le faire fructifier.

Nous avons tous des dons plus ou moins importants, mais celui qui en a reçu peu (un seul talent, dans la parabole) est tenté de découragement : comment le faire fructifier pour le Seigneur ? Car il n’a pas que des qualités mais aussi des défauts qui annulent bien souvent, à ses yeux, le peu de capacités qu’il possède.  Bien sûr, s’il avait reçu des dons brillants (5 talents, dans la parabole), il pourrait porter un fruit magnifique. Peut-être, d’ailleurs, envie-t-il ces gens-là. Mais avec un seul talent, il ne pense rien pouvoir faire et de fait, n’en fait rien.

En prenant une unité de mesure aussi imposante que le talent, Jésus veut nous alerter sur la valeur de ses dons. Car le Don de Dieu, l’Esprit Saint, est Dieu ! Il ne peut pas être mis en échec par nos défauts ou simplement nos limites. Il est capable, par lui-même, de nous faire porter du fruit pour le Seigneur, au-delà de nos capacités naturelles, un peu comme un capital que l’on fait fructifier en banque. A la banque de l’Amour, saurons-nous prendre le risque de faire fructifier l’Esprit d’amour qui nous a été donné ? De croire en sa puissance pour changer nos vies ?

Père Jean-Pierre

Peut-on, en criant assez fort, ressusciter un mort ?

Il y a quelques années, j’habitais avec un autre prêtre, qui avait un réveil « à ressusciter les morts » (les voisins l’entendaient derrière le mur).
C’est une expression bien sûr ! Mais au fond…on peut se poser la question : pourrait-on, en criant assez fort, ressusciter un mort ?

Mais d’abord, que devient mon corps, après ma mort ?

Pour commencer, que disent les gens ?
Pour certains, le corps se décompose : poussière, asticots… et basta. Pour d’autres, il se réincarne (en une autre personne, ou une autre créature vivante, …).
Pour d’autres encore, … on n’en sait rien, et peu importe !

Et le chrétien, que dit-il ?

« Si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous,
Celui qui a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous »
(Bible, lettre aux Romains 8,11).

Dieu nous a créés, âme et corps. Et il nous sauve, âme et corps.

A notre mort, notre âme est séparée de notre corps. Mais à la Résurrection des morts = la fin du monde = le retour de Jésus dans la gloire : les morts ressusciteront.

Même si on ne sait pas bien se représenter ce que sera notre corps après la Résurrection : on parle de « corps transfiguré », « corps glorieux », « corps spirituel »… on sait qu’il y a une voix qui est capable de ressusciter les morts : celle de Jésus :

« Amen, amen, je vous le dis :
l’heure vient – et c’est maintenant –
où les morts entendront la voix du Fils de Dieu,
et ceux qui l’auront entendue vivront. »
(Bible, Evangile de Jean 5,25)

P. Benoit

Guerre et paix

En ce 29e dimanche du temps ordinaire, Jésus nous replace devant la nécessaire distinction et la juste autonomie de ce qui relève du domaine temporel et de ce qui relève du domaine spirituel : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu« .

Alors que les mass media nous informent et nous font réfléchir sur les guerres en cours, tâchant de balayer tous les aspects possibles, militaires, sociologiques, politiques, économiques, psychologiques… comment ne pas être frappé de l’absence de réflexion au plan spirituel ? Comment nous positionnons nous comme chrétiens qui, de par notre baptême portons ces dimensions de prophètes et de prêtres ?

Faire la guerre, et la manière dont on la fait, plus ou moins inhumaine ou barbare, n’est pas anodin spirituellement. Cela comporte des conséquences aussi dans la relation que l’on entretient avec Dieu et des conséquences graves pour le salut des personnes, des acteurs de la guerre comme des victimes. Regarder des peuples se faire la guerre n’est pas non plus sans conséquences sur notre relation à Dieu. Qu’elle suscite en nous la violence ou l’indifférence, la compassion ou la haine, la guerre, comme fléau qui atteint l’humanité à toutes les époques, met à l’épreuve du mal chacun de nous de façon très forte. Notre égoïsme, notre orgueil ou notre charité se révèlent.

N’oublions pas notre position très particulière de baptisés, dans ce monde. Parce que l’Esprit Saint nous a été donné, Dieu attend de nous notre prière pour ces personnes confrontées au mal de la guerre. C’est notre vocation de prêtres, en tant que baptisés, que de prier et même d’offrir des sacrifices pour les hommes. Sans doute plus particulièrement en ces temps plus décisifs pour le salut de tant de personnes. D’autant que la paix vient d’abord d’un état… d’esprit. Et donc d’un combat spirituel dont ces peuples doivent sortir victorieux.

Père Jean-Pierre

En avant les jeunes !

Dans l’Evangile de ce dimanche (8 octobre), Jésus nous parle d’une vigne, que le Maître a confiée à des vignerons, pour qu’elle porte de beaux fruits (on imagine de beaux raisins bien sucrés et juteux !). Il se trouve que ce même dimanche, nous aurons une « messe des jeunes », où les jeunes seront particulièrement impliqués.

Tentons des rapprochements avec l’Evangile.

Toi qui es jeune : et si la vigne, c’était tes talents ? tes dons ? tes charismes ? Alors, Jésus te dit : prends en soin ! Fais en sorte qu’ils portent du fruit. Comment ? Voici quelques conseils :
– Ecoute ! apprends des plus anciens. Prends des conseils. Accepte de recevoir des autres (et parfois même qu’on te corrige).
– ne reste pas seul ! un chrétien isolé est un chrétien en danger. Rejoins un groupe de jeunes (le catéchisme, l’aumônerie, un groupe de prière, etc…).
– prends ta place dans l’église (et dans le monde). Mets-toi en service. Tu aimes dessiner ? Dessine ! Tu aimes chanter ? Chante ! Tu aimes servir à la messe ? Sers à la messe ! etc… Ose ! N’aie pas peur de faire des erreurs. C’est en avançant qu’on apprend ! Donne ce que tu as reçu…et Dieu te donnera encore plus !
– offre ta jeunesse à Dieu. C’est la plus belle chose que tu puisses en faire.

Toi qui as été jeune (il y a plus ou moins longtemps) : et si la vigne c’étaient… les jeunes ? Alors Jésus nous demande d’en prendre soin, de les aider à donner de beaux fruits, le meilleur d’eux-mêmes !

Samedi dernier, nous étions en sortie avec les collégiens à Avon-Fontainebleau. Nous avons médité sur la vie du père Jacques, déporté pour avoir caché des enfants juifs dans son collège. Il disait :

« La vie qui vaut la peine d’être vécue,
et qui laisse une joie profonde,
est tellement une vie où l’on se donne. »
« Une vie sans risque est une vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue »

père Benoît

Ecologie et spiritualité

Il y a peu, une personne s’adressant à l’accueil, à qui l’on demandait si elle était croyante, répondait : « Oh moi, vous savez, c’est le divin ! » représentant ainsi cette nouvelle religiosité se répandant dans la population après l’athéisme. Le sentiment diffus du sacré et du divin dans la nature et le cosmos en général, dénommé cosmothéisme par nos contemporains, est une résurgence du sentiment religieux naturel à l’homme que l’on retrouve dans les religions primitives et qui le faisait vivre dans une symbiose avec la nature perçue comme sacrée. Au cinéma, le film Avatar en est une expression. L’écologie actuelle emprunte ainsi deux voies. L’une, plus rationaliste ou matérialiste, cherchera à protéger la nature de façon plus scientifique, selon les besoins des écosystèmes et des populations humaines, tandis que l’autre, plus religieuse au sens primitif du terme, le fera en concevant l’homme comme un animal comme un autre, ne devant pas émerger de ce grand tout sacré mais au contraire s’y unir pour retrouver les racines profondes de son être.

La troisième voie empruntée par les chrétiens désacralise la nature par la découverte du Dieu transcendant précisément la nature : le Dieu créateur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu vivant du prophète Elie et le Dieu qui s’est fait homme en Jésus Christ pour faire de nous ses fils. Et pourtant cette nature qui n’est pas Dieu est à respecter car elle nous parle de lui. A travers sa beauté, l’infiniment petit et l’infiniment grand, l’infiniment complexe et la vie. Elle est notre berceau mais aussi notre tremplin. Nous en sommes issus et elle nous fait vivre tout en nous provoquant au dépassement. « Ce que j’ai fait, je te le jure, aucune bête ne l’aurait fait », affirme Guillaumet, ce pionnier de l’aviation retrouvé dans la montagne six jours après le crash de son avion. Jusqu’à l’acquisition de l’Esprit de Dieu auquel il nous appelle à nous unir pour vivre de Lui, non pas en êtres terrestres mais en êtres célestes.

Père Jean-Pierre

La rentrée et l’amour fraternel

Au moment où l’heure est à la reprise, Jésus nous parle dans l’Evangile des 2 prochains dimanches, de l’amour fraternel*. Voilà un programme pour cette année.

Il répond entre autres à la question : Que dois-je faire si quelqu’un m’a fait du tort ?

Cette situation de la vie ordinaire nous laisse le choix entre une manière « mondaine » de répondre, et une manière évangélique, celle de Jésus.

Que nous dit Jésus ?

1- Va parler.
Et non pas : laisse ton frère se perdre dans le péché, laisse le mal proliférer, comme si cela ne te concernait pas (individualisme). Cela dit, cela ne dispense pas de discerner entre le mal à combattre et celui à supporter.

2- va parler à celui qui t’a fait du tort
Et non pas : parle au monde entier (sauf à l’intéressé) du mal qu’un tel t’a fait.

3- Parle-lui en vue de le « gagner », c’est-à-dire de lui faire prendre conscience du mal qu’il a commis, afin qu’il puisse se repentir, et revenir à la vie ! Cela implique l’humilité.
Et non pas : parle-lui (crie-lui !) afin de soulager tes nerfs, et aussi de l’enfoncer dans son péché, de sorte qu’il devienne difficile pour lui de reconnaître son tort et de se repentir…

4- En résumé, agis dans la recherche de la COMMUNION (voilà le mot-clé).
Le Ciel sera une communion parfaite, en Dieu, avec tous. C’est cela que nous préparons ici-bas.

5- Prie ! Avec quelques autres s’il le faut. Parler à celui qui nous a fait du tort n’est pas facile. Prie le Seigneur du fond du cœur, il t’aidera.

Choisir de mettre en pratique la parole du Christ, voilà qui demande du courage ! Voilà qui montre véritablement de l’amour ! Voilà qui construit une communauté de frères et sœurs !
Voilà aussi ce qui rend témoignage au Christ présent et vivant au milieu de nous :

« C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra pour mes disciples » dit Jésus.

P. Benoît

*Evangile selon Matthieu, chap. 15, versets 15-35

Bon été à tous !

La sagesse des vacances

Les Pères du désert (ermites chrétiens des 1ers siècles, notamment en Egypte), nous ont laissé de précieux enseignements sur la vie humaine et spirituelle. Comme ce témoignage sur saint Antoine du désert (+356) :

« Il y avait dans le désert un chasseur qui vit Abba Antoine en train de plaisanter avec des frères. Il s’en scandalisa. L’Ancien lui dit : « Mets une flèche à ton arc, et tends-le. » Ce que fit le chasseur. L’Ancien reprit : « Tends-le encore », et le chasseur le fit. « Continue à le tendre », poursuivit l’Ancien.

Le chasseur répliqua : « Si je le tends au-delà de la mesure, je vais le briser ! »  L’Ancien lui dit alors : « Il en va de même de l’œuvre du Seigneur ; si nous tendons les frères outre mesure, ils seront brisés. Il faut donc se délasser quelques fois. Ce qu’ayant entendu, cet homme se retira édifié. » »

Marie, 1ère des disciples de Jésus

Au cœur de l’été, une fête nous fait tourner le regard vers le Ciel : l’Assomption de la Vierge Marie. La mère de Jésus est la 1ère des sauvés, la 1ère des disciples de Jésus à être parvenue dans la gloire du Ciel. Elle est une raison solide d’espérer, car elle prouve que la grâce du Christ peut réellement nous élever jusqu’à Dieu.

La Vierge Marie sera particulièrement présente cet été durant les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), qui auront lieu à Lisbonne début août. En effet, ces journées ont été placées sous son regard par le pape François. Le verset d’Evangile qui guide ces JMJ est le suivant : « Marie se leva et partit en hâte » (Luc 1,39). Durant ces JMJ le pape François se rendra d’ailleurs au sanctuaire d’apparition mariale de Fatima, où il priera pour les jeunes, et pour la paix.

Bon été à tous !

P. Benoit

La Providence, pour quoi faire ?

« Ah ce qui m’est arrivé est providentiel ! » « Ça, c’est encore un coup de la Providence ! ». Qui n’a jamais fait l’expérience de sentir que quelque chose n’est pas arrivé par hasard ?

Oui, la Providence est une réalité. La Providence de Dieu plus exactement, c’est-à-dire la main de Dieu qui agit dans les événements.

Il faut reconnaître que notre mentalité occidentale, résiste à reconnaître la possibilité de l’intervention de Dieu dans les événements. Si Dieu intervient, alors l’homme n’est plus libre ?

L’autre extrême, c’est le fatalisme (moins occidental). « Si c’est arrivé, c’est que Dieu le voulait ! ». En effet, quelque chose peut-il arriver, sans que Dieu le veuille ?

Jésus nous dit :
« Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ?
Or, pas un seul ne tombe à terre
sans que votre Père le veuille. »

Cela veut-il dire, qu’avec Dieu, il ne peut rien nous arriver de fâcheux ?

Non. La vie des saints montre le contraire.

La Providence de Dieu agit pour nous aider à réaliser notre vocation, notre sanctification.

La chute d’un orgueilleux peut être providentielle : si Dieu « renverse les puissants de leurs trônes », c’est pour qu’une fois abaissés, Il puisse les élever.

Une maladie peut être providentielle : redécouvrir l’importance du temps, le don (immérité) qu’est celui de la vie et la santé, et qui conduit à rendre grâce à Dieu, …

Saint Thomas More, que nous avons fêté cette semaine, et condamné à mort par Henri VIII d’Angleterre, a exprimé cette confiance dans la Providence :
« Je ne peux manquer de confiance en la grâce de Dieu : ou bien elle retiendra le cœur du roi pour qu’il ne me traite pas sévèrement ; ou bien elle me donnera toujours les forces nécessaires pour supporter n’importe quelles épreuves, patiemment, courageusement et même joyeusement ».

Quelle que soit la tournure extérieure des événements, la foi en la Providence de Dieu nous assure qu’Il ne nous abandonnera jamais.

Le pain des anges

« Vous serez pour moi une nation sainte », dit le Seigneur en faisant alliance avec son peuple au Sinaï (Exode 19, 6). En relisant ce texte, en ce 11e dimanche du temps ordinaire, juste après la fête du Saint Sacrement, nous éprouvons la crainte de l’auteur de L’Imitation de Jésus Christ (IV, 1, 1) : « Le souvenir de mes fautes m’effraye, et ma conscience impure m’éloigne de ton saint Mystère. Je suis attiré par la douceur de ta voix et retenu par le poids de mes péchés ». Pourtant, bienheureux celui qui perçoit la sainteté de Dieu et son état de pécheur, il commence à être éclairé de la présence divine.

« Voilà que les cieux des cieux ne peuvent te contenir » (1 Rois 8, 27). « Les anges et les archanges se prosternent devant toi, les saints et les justes tremblent, et tu dis : ‘Venez tous à moi’ (Mt 11, 28) ! Si ce n’était ta voix, Seigneur, qui parlait, qui aurait l’audace d’obéir et de se placer près de toi ? … Certains hommes passent leur temps à courir d’un endroit à l’autre pour voir les reliques des saints, à écouter avidement le récit de leurs vies, à visiter d’innombrables églises pour s’incliner avec respect devant leurs ossements pieusement conservés. Et durant ce temps, toi tu restes exposé, mais délaissé, sur l’autel, ô mon Dieu, toi le Saint des saints, le créateur des hommes, le roi des Anges ! C’est parfois la curiosité, le désir de découvrir des choses nouvelles qui font entreprendre ces pèlerinages dont on ne retire aucun enrichissement, car on n’est pas guidé par un véritable esprit de contrition. Mais ici, dans le sacrement de l’autel, tu es présent tout entier, ô Christ Jésus, vrai Dieu et vrai homme, et on peut recueillir en abondance les fruits du salut éternel toutes les fois qu’on te reçoit dignement et avec humilité » (IV, 1, 3 et 9).

Père Jean-Pierre