Archives de catégorie : Editoriaux

« Demandez et l’on vous donnera »

La prière de demande ne se fait pas pour obtenir d’un Dieu lointain quelque chose qu’il ne voudrait pas nous donner. Être persévérant, ce n’est pas faire pression sur Dieu. C’est solliciter humblement un don, de la part de quelqu’un qui nous est déjà acquis. C’est une relation que nous établissons avec notre Père. C’est attirer la volonté de l’autre, de l’intérieur d’elle-même, et non pas l’acheter. C’est donc rencontrer l’autre, et par amour, l’inciter à donner. Le don en lui-même passe alors au second plan derrière le donateur. Car la prière de demande n’est ni une pression sur l’autre, ni un achat, puisque l’autre est un ami.

Dieu n’a pas besoin qu’on lui fasse connaître ce dont nous avons besoin. Mais il l’attend pourtant, afin que nous le rencontrions. Dieu veut répandre ses dons, et il attend que nous le lui permettions. Il est sensible à nos demandes, puisqu’elles manifestent nos désirs. Lui qui veut que ses dons soient désirés. Il ne peut rassasier que ceux qui ont faim et soif de quelque chose.

Il faut que nous cessions de ne compter que sur nous-mêmes. La prière de demande nous fait miser sur Dieu, nous remet entre ses mains, nous fait vivre par la foi. Alors nous pouvons nous dire que quoi que nous lui avons demandé, il nous a entendus, et même exaucés, mais de la manière qu’il lui a plu. Comme nous sommes dans sa main et que notre plus grand désir est que ce soit sa volonté qui se fasse, nous sommes toujours exaucés, quoi que nous demandions : « Dieu est capable de faire bien au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir. »

Il nous revient de reconnaître sa main dans notre vie, d’avoir ce sens spirituel qui assurément nécessite une grande persévérance dans la prière. Peut-être qu’alors nous pourrons nous exclamer avec Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Le Seigneur s’est plu à combler mes moindres petits désirs. »

Père Jean-Pierre Durand

Peut-on aimer sans connaitre ?

« L’athée est aimé par nous d’un amour médiocre parce que nous ne le connaissons pas véritablement ». Ces mots de Madeleine Delbrêl nous interpellent : on ne peut annoncer le Christ et l’Evangile sans aimer. Mais peut-on aimer celui que nous ne connaissons pas vraiment ?

Madeleine Delbrêl (1904-1964) a été une femme poète, assistante sociale et mystique. Mais avant de (re)trouver la foi catholique, elle a traversé ses années de jeunesse dans un profond athéisme. C’est cette expérience qui lui a fait connaître de l’intérieur le vide existentiel que peut éprouver un non-croyant.

Providentiellement, elle a écrit durant cette période. Avec sa rigueur logique elle a cherché à tirer toutes les conséquences de son athéisme :

« On a dit : « Dieu est mort. »
Puisque c’est vrai, il faut avoir le courage de ne plus vivre comme s’il vivait.
On a réglé la question pour lui, il faut la régler pour nous. […]
La mort de Dieu a rendu la nôtre plus sûre. Il faut le savoir. […]

Le malheur grand, important, raisonnable : c’est la mort.
Les révolutionnaires sont intéressants, mais ils ont mal compris la question.
Ils peuvent bien emménager le monde au mieux : nous, il faudra toujours qu’on en déménage.
Les savants sont des gens méritants, mais ils sont un peu enfants.
Ils croient toujours tuer la mort : ils tuent des manières de mourir. La mort, elle se porte bien. […]
Les pacifistes ont du charme, mais ils sont faibles en calcul.
Tous les rescapés de 1918 seront en 1998 rangés dans leurs cimetières personnels. Même si on muselle la guerre, sur 100 hommes, il continuera à en mourir 100, c’est-à-dire 100%. »

Cette expérience sera après sa conversion comme un ressort qui la propulsera dans l’apostolat auprès des « sans-Dieu », à travers la paroisse et les œuvres sociales, à Ivry-sur-Seine.

Terminons quand même par des mots qu’elle prononça bien plus tard, repensant à sa jeunesse :

« Tu vivais et je n’en savais rien. […] Quand j’ai su que tu vivais je t’ai remercié de m’avoir fait vivre, je t’ai remercié pour la vie du monde entier. »

P. Benoit

Quoi de neuf, cette année ?

« Vous êtes la lumière du monde… vous êtes le sel de la terre ». Comme la lumière et le sel ont cette capacité d’éclairer, de donner du goût, de révéler les choses, le Seigneur a donné à son peuple cette fonction extraordinaire par rapport au monde, car, habité de son Esprit Saint, il révèle chaque homme à lui-même, son identité profonde d’enfant de Dieu créé à son image et destiné à le refléter dans une ressemblance toujours plus grande.

En cette année 2022 – 2023, le but de notre communauté paroissiale est tout d’abord de réaliser au mieux cet appel : ensemble, être lumière, être du sel. Non pas pour nous seulement, mais aussi pour être cette lumière et ce sel au milieu de notre quartier où vivent plus de 20 000 personnes de toutes religions. « On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau mais bien sur le lampadaire où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. » Notre communauté doit être belle, donner du goût.

Ce sera le but de la fraternité que nous aurons à cœur de vivre entre nous. Partout où se nouent les relations : dans les activités conviviales, de formation, de compassion, d’enseignement ou d’évangélisation. « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra pour mes disciples. » Rien ne porte du fruit sans la fraternité.

Mais ce sera aussi le but de notre pastorale. Que chacun de nous avance à la suite du Christ, dans les pas de conversion ou de sanctification que le seigneur attend de lui. Afin que notre communauté soit tendue en avant, dirait saint Paul.

Et puis ce sera le but de nos activités missionnaires. Etre avec les habitants du quartier, les rejoindre. Leur offrir des activités qui soient des ponts pour nous rejoindre, des seuils où ils puissent être accueillis.

Vous aurez sans doute remarqué dans tout cela le mot d’ordre du pape François de « transformation pastorale et missionnaire » des paroisses et aussi l’orientation du diocèse de « fraternité-missionnaire ». Nous tâcherons de poursuivre ces axes dans nos activités et espérons que chacun de vous y trouvera sa place.

Père Jean-Pierre Durand

Du temps pour Dieu et pour les autres

Pour beaucoup, l’été est une période où le rythme change. Peut-être sommes-nous en vacances ; peut-être allons-nous toujours au travail, mais il y a moins de monde, et le rythme est un peu ralenti ; peut-être que pour nous l’été ne change rien, mais quand même le rythme de la ville change (si on reste à Paris), et cela nous impacte tous.

Ce rythme qui change est propice à une nécessaire détente, après une année bien remplie. Comment mettre à profit ce temps, pour qu’il soit ressourçant ? reposant ? détendant ? Nourrissant ? Chacun aura les idées qui lui conviennent, et là il importe de se connaître soi-même. Mais la Parole de Dieu des 2 prochains dimanches nous donne 2 pistes, qui nous concernent tous : prendre du temps pour Dieu, et pour les autres.

Dans l’Evangile de dimanche 10 juillet, Jésus raconte la parabole du « bon samaritain » (Luc 10,25-37). Dans cette histoire, un homme prend le temps de s’occuper d’un autre homme, laissé pour mort sur le bord du chemin. Il modifie son programme un moment pour s’occuper de lui. L’été est propice à prendre davantage le temps de se soucier, de s’intéresser à ceux qui nous entourent. En famille, c’est l’occasion de passer du temps « gratuit » ensemble. Depuis combien de temps n’avez-vous pas joué ensemble ? C’est l’occasion de prendre davantage le temps avec quelqu’un que l’on croise souvent, mais avec qui on prend rarement le temps de discuter…Sans oublier d’être disponible aux rencontres…imprévues (mais prévues par la Providence). Tout cela sans se mettre la pression bien sûr !

Dans l’Evangile de dimanche 17 juillet, Jésus est reçu chez Marthe et Marie (il prend le temps chez eux). Il interpelle Marthe qui s’agite en tous sens. Sa sœur, assise aux pieds de Jésus, a choisi la meilleure part. L’été est propice à accorder davantage de temps à Dieu. Par la prière notamment ; on peut faire une retraite, une session spirituelle ; on peut se rendre dans un sanctuaire (rien qu’à Paris, il y a la basilique du Sacré Cœur de Montmartre, Notre-Dame des Victoires, la chapelle de la rue du Bac…). L’été est aussi l’occasion de lire un livre spirituel, qui nourrit la foi.

En résumé : prendre du temps pour Dieu et pour les autres, de façon détendue.

Bon été à tous !

P. Benoit

Les jeunes avec Jésus

 Dix jeunes de la paroisse ont participé au rassemblement du FRAT à Jambville (78), lors du WE de la Pentecôte (4-6 juin). Avec les 8000 autres jeunes d’Ile de France (de la 4e à la 2nde), ils ont vécu une expérience qui les a fortifiés dans leur foi. A leur retour, ils ont pu témoigner de ce qu’ils avaient vécu.

L’expérience d’être rassemblés avec tant d’autres jeunes autour du Seigneur a été marquante, eux qui souvent se retrouvent en très petit nombre comme chrétiens dans leurs établissements scolaires. Lors des temps à 8000, nous étions rassemblés sous un immense chapiteau, pour louer le Seigneur (avec le groupe Glorious), des célébrations, une veillée avec des baptêmes de jeunes, la messe de Pentecôte avec le nouvel archevêque de Paris… L’inconfort d’être assis par terre et serrés comme des sardines n’a pas empêché l’action de l’Esprit Saint, dont l’un d’eux témoignera avoir senti la présence.

Un autre a été marqué par le témoignage d’un séminariste. Ce dernier était bien parti dans ses études de droit. Après avoir résisté à plusieurs reprises, il a finalement décidé de répondre à l’appel de Jésus et est rentré au séminaire.

Lors d’un temps en « village » (avec les jeunes d’autres aumôneries de Paris), nous avons également entendu le magnifique témoignage d’un jeune lourdement handicapé (totalement dépendant de ses proches). Il a parlé aux 600 jeunes rassemblés, entouré de sa famille, et en a bouleversé plus d’un. Il leur a dit qu’il priait beaucoup. Il dégageait une joie de vivre contagieuse.

Lors de repas dans nos lieux de campement (nous étions sous la tente) les jeunes ont pu rencontrer d’autres aumôneries, comme celle de Notre-Dame de lorette, ou encore le MEJ vietnamien.

Pour terminer, les jeunes ont apprécié de pouvoir aller prier à l’Horeb, la tente dédiée à la prière, où Jésus-Eucharistie était exposé H24 pour la prière d’adoration. Ils n’ont pas manqué de prier pour ceux qui leur avaient confié des intentions.

Un grand merci à tous pour votre soutien qui a permis aux jeunes de vivre cette belle expérience spirituelle.

Père Benoît Leclerc

Pourquoi l’unité ?

Qui n’a entendu ces mots du président JF Kennedy qui, dans sa recherche de solutions pratiques pour promouvoir la paix était poussé par la fragilité de l’humanité et sa communauté de destin :

« En dernière analyse, notre lien commun fondamental, c’est le fait que nous habitons tous sur cette planète. Nous respirons tous le même air. Nous chérissons tous l’avenir de nos enfants. Et nous sommes tous mortels » (Discours à l’université de Washington, 10 juin 1963).

Mais la Révélation nous  fait prendre conscience, par les fêtes de la Sainte Trinité et du Saint Sacrement, d’un élément plus fondamental encore de l’unité du genre humain : notre vocation à revenir à l’Un. Nous serons un, lorsque tout sera achevé. Selon la prière du Christ :

« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi » (Jean 17, 21-23).

L’unité, dans le Christ, nous la vivons par le Saint Sacrement qui nous unit au Christ. Lui-même, dans sa personne divine, unit les natures divine et humaine par son incarnation. Et dans la Trinité, par l’union des personnes divines, notre unité se réalise avec le Père, dans l’Esprit Saint.

Tant que nous vivrons ici-bas, nos divergences et nos oppositions continueront à nous lancer les uns contre les autres. Mais les enfants de Dieu vivent déjà pour une part de cette unité. Alors que les conflits font mal, qu’ils sautent aux yeux, notre unité est cachée. Elle vient de Dieu. Elle nécessite un acte de foi, de relativiser les oppositions, de contempler.

Père Jean-Pierre Durand

Regarder le Ciel

Début mai, une nouvelle bouleversante nous parvenait : le décès de Steven Labat, ordonné prêtre il y a moins d’un an à St Sulpice (juin 2021), pour la communauté de l’Emmanuel et le diocèse de Paris. En stage en Egypte pour se familiariser avec son rite d’origine (melkite), il a fait une chute mortelle dans le Sinaï. Au-delà de la douleur et des larmes que cela a pu causer, il laisse à ceux qui continuent leur pèlerinage sur cette terre (nous !) un témoignage magnifique d’une vie tournée vers le Ciel. Voici pour illustration quelques mots prononcés par son frère lors de ses obsèques.

« Tu appartenais à tous et à Dieu.

Tu étais un instrument de Dieu, instrument de communication entre Lui et nous. Steven, homme d’Esprit toujours libre, totalement détaché et désintéressé des biens matériels. Tu étais une personne simple et humble, en aucun point arrogant.

Tes pas sur terre furent légers, et tes paroles dans le cœur des hommes tendres et pleines d’amour.

Tu étais le seul à pouvoir briser mon arrogance et mon ignorance, par un simple sourire (un petit sourire d’un effet incroyable et fort).

Combien es-tu étonnant mon frère ! Il y a 13 ans, debout sur la rampe du balcon, tu voulais quitter ce monde. Mais Dieu t’a stoppé (il a sauvé ta vie) et t’a dit « Attend ! tu tomberas, mais selon ma voie, pas la tienne et selon ma volonté. » Le chemin de Dieu, pas celui de Steven.

Tu nous quittes aujourd’hui !

Tu es tombé de la montagne que tu aimais tant*.

Tu es tombé dans les bras de Dieu.

Les gens me demandent « comment Steven est mort »

Laissez-moi plutôt vous dire, comment il a vécu !

JESUS EST RESSUSCITÉ, STEVEN ! »

 

*le passage de la Bible préféré de Steven était celui de la rencontre entre Moïse et Dieu au Sinaï

Une page internet rassemble les témoignages le concernant : édifiant ! https://www.facebook.com/groups/1203401647062661/

Où est-il, ton Dieu ?

Jésus annonce par avance ce que produira sa résurrection : une présence intérieure, une inhabitation de la Trinité en nos âmes. La résurrection fera entrer le Christ dans un autre registre de présence. Il était venu dans le monde nous parler de l’extérieur, il sera désormais à l’intérieur de notre cœur. Jusque-là on pouvait l’entendre, le voir, le toucher. Ce sont nos sens physiques qui le percevaient. Désormais, il nous inspirera. Saint Paul qui s’exclame : « Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi ! » De cette façon, le croyant entre dans une nouvelle relation par rapport à Dieu : les portes du Ciel lui sont ouvertes, là, au fond de son âme. « Le Royaume des Cieux est tout proche » : c’est bien cela la bonne nouvelle !

Mais cela a plusieurs conséquences : Jésus nous dit que cela ne se produira que pour celui qui l’aime, c’est à dire qui garde ses commandements, ou sa parole. Comment pourrait-il venir en nous si nous ne voulons pas vivre selon sa Parole, lui qui est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu ? La Parole de Dieu a besoin, pour venir nous habiter en personne, de notre amour de la Parole de Dieu. Pas seulement que nous aimions l’entendre ou la lire, mais aussi que nous aimions la mettre en pratique. Et c’est pourquoi le Christ ressuscité se révèle tout particulièrement chez les saints. Chacun est un autre Christ. Une nouvelle réalisation de la Parole éternelle du Père. Et nous-mêmes, nous le devenons en nous laissant inspirer par la Parole éternelle du Père.

« Apprends à te tourner avant tout vers l’intérieur et tu verras venir à toi le Royaume de Dieu… Le Christ viendra à toi et te fera sentir sa consolation, si tu lui as préparé au-dedans de toi une demeure digne de lui… A l’homme intérieur, Dieu réserve de fréquentes visites, son entretien et sa consolation, une grande paix et une familiarité qui confond » (L’imitation de Jésus Christ).

Père Jean-Pierre

Un nouvel évêque

Depuis le 2 décembre dernier, le Diocèse de Paris est administré par Georges Pontier, que le pape François avait nommé administrateur apostolique du Diocèse, suite à la démission de Michel Aupetit. C’est pourquoi depuis, à chaque Eucharistie, nous priions pour « notre administrateur apostolique Georges » et non plus « notre évêque Michel ». L’administrateur apostolique avait pour mission de gouverner le Diocèse en attendant la nomination d’un nouvel évêque (un évêque par interim en quelque sorte). C’est maintenant chose faite, le pape François a nommé ce 26 avril Laurent Ulrich nouvel évêque du Diocèse de Paris. Il sera installé officiellement lors d’une messe le 23 mai prochain à 18h30 à Saint Sulpice. D’ici-là, nous prierons à chaque messe pour « notre administrateur apostolique Georges et notre évêque nommé Laurent », puis à partir du 23 mai simplement pour « notre évêque Laurent ».

Les passages de l’Evangile des 2 prochains dimanches nous aident à situer la mission de l’évêque dans l’Eglise. Le 1er mai, nous voyons Jésus se manifester à des apôtres (dont les évêques sont les successeurs) au bord du lac. Les apôtres sont d’abord des témoins de Jésus ressuscité. Et ils le sont ensemble. Un évêque est toujours uni à tous les autres évêques, et au successeur de Pierre, le pape. Le 8 mai, nous entendons Jésus nous dire que ses brebis écoutent « Sa voix ». L’évêque n’est pas là pour que nous écoutions sa voix à lui, mais celle de Jésus vivant, qui est le véritable berger de son Eglise. Et avec l’évêque, c’est tout le peuple qui est à l’écoute.

Enfin, nous n’oublions pas l’exemple lumineux que Jésus nous a laissé en héritage, et dont nous avons fait mémoire le jeudi saint : le lavement des pieds. Toute autorité dans l’Eglise est un service, et un service animé par l’amour de Jésus-Christ. C’est pourquoi la seule question que Jésus ressuscité pose à l’apôtre Pierre au bord du lac, avant de lui confier sa mission, est : « Pierre, m’aimes-tu ? »

P. Benoit Leclerc

Christ est ressuscité !

Si l’on pouvait entrer dans le Cœur du Christ ressuscité, on comprendrait son désir infini de nous communiquer la joie et l’espérance que contient sa victoire. Lui qui est homme, il a traversé la mort et il est entré dans la Vie éternelle ! Sa victoire, bien que cachée, est accessible par la foi. Elle dévoile le sens, le but ultime de notre vie. Mais nous restons là, comme enclos dans nos problématiques terrestres, à chercher des solutions et à nous désoler des maux à subir. Levons les yeux. Regardons le Christ. Vivons dans la lumière de la foi en la résurrection. Vivons en ressuscités.

Bien sûr, les épreuves nous atteignent. La Croix, qui atteint l’univers entier est aussi notre partage. Mais le Christ a ouvert le passage de la mort à la vie. Et nous savons désormais qu’en suivant son chemin, nous aurons part nous aussi à sa résurrection. Dans la lumière de cette espérance, nous sommes les grands vainqueurs de ce monde. Non pas en ayant trouvé le moyen d’échapper aux épreuves de cette vie qui se succèdent les unes aux autres. La guerre en Ukraine qui a suivi l’épidémie de coronavirus, la démission de l’archevêque et le rapport de la CIASE s’ajoutent aux épreuves personnelles de chacun d’entre nous. Mais dans la foi et l’amour, l’espérance en Dieu et l’offrande de soi pour les autres, en recherchant en toute chose à faire la volonté du Seigneur, nous vivrons toute épreuve unis à la Passion du Christ et nous le savons alors d’une certitude qui nous est donnée : nous aurons part aussi à sa résurrection. Alors, en regardant ce que fut sa vie, saint Paul peut s’exclamer : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu ». Non pas que rien ne lui soit arrivé, au contraire. Mais en tout cela, il a pu recevoir la Vie. Tel est le mystère pascal que nous venons de célébrer. Puisse-t-il être le mystère de la Pâque de chacun de nous.

Père Jean-Pierre Durand