Je demandais à une paroissienne ce que nous pouvions faire, comme prêtre, pour accompagner les personnes dans leur questionnement, en ce temps de confinement. Comment les aider à voir ce qui doit changer et à opérer ce changement ?
Elle me répondit que les circonstances le produisent par elles-mêmes. L’épidémie du coronavirus nous renvoie aux questions fondamentales de l’existence et le confinement nous offre un temps de réflexion. On ne peut pas faire mieux pour amener chacun à revisiter sa façon de vivre !
Cependant, une question se pose : avec quelle clé de lecture ?
Celui qui a déjà une éducation religieuse retrouvera les concepts qui lui permettront de répondre aux questions qui sont en fait des questions religieuses sur le sens de la vie et les valeurs qui en découlent.
Celui qui n’a aucune culture religieuse risque de percevoir surtout un grand vide, l’absurdité de la vie humaine dans sa superficialité et son matérialisme : angoissant !
En tant que chrétiens, nous avons un trésor que nous pouvons faire découvrir à ces personnes, mais il faut que nous nourrissions toujours notre foi. Le danger, pour nous, est que, forts de notre foi, étant en paix avec ces questions essentielles sur nous-mêmes, mais déconnectés maintenant de notre milieu nourricier que sont la messe et l’Eglise, le danger est que notre foi s’étiole.
C’est le Christ qui affirme : « Ma chair est vraiment une nourriture ». Nourriture spirituelle, bien sûr et donc nourriture de la foi. De même que l’Eglise est notre mère, spirituelle, évidemment. Mais confinés chez soi, ne pouvant plus aller à la messe, la tentation de la paresse spirituelle pourrait nous faire renoncer à nourrir notre foi.
Le problème est que lorsqu’on ne se nourrit plus, spirituellement, la faim spirituelle ne se fait pas sentir pour nous ramener à Dieu. Simplement Dieu se fait de plus en plus lointain. La foi diminue. On remplace Dieu par toutes sortes de choses, insensiblement.
La solution est dans un acte de volonté pour chercher et trouver Dieu là où l’on peut encore le trouver : la messe à la télévision ou sur Internet, la prière personnelle, la méditation de l’Ecriture sainte, etc. Nos habitudes religieuses ayant été chamboulées, il nous faut recréer le cadre spirituel dans lequel nous pourrons vivre notre foi et la nourrir. Soyons donc très à l’écoute des diverses propositions qui nous sont faites pour que, à la fin du confinement, alors que bien des personnes auront progressé spirituellement, nous n’ayons pas, nous-mêmes, régressé.
Père Jean-Pierre Durand
Bonjour,
Je viens de lire votre article et je dois dire que beaucoup de questions se posent et que les effets ne sont pas toujours prévisibles. La non pratique dans une église manque beaucoup, mais cela n’empêche pas e réfléchir et d’être parfois lancée dans des réflexions que nous n’aurions pas imaginées.
je dois dire que vos messes sont une réussite, et merci beaucoup. Non seulement on se retrouve dans un environnement que nous apprécions et très priant. Le fait de sentir une certaine simplicité et pureté permet de rester très concentré sur la messe et d’écouter les textes différemment.
Merci de continuer cela m’apporte beaucoup, avant de pouvoir être de nouveau dans l’église et rendez vous pour la fête de St Joseph via les ondes.