Poésies de l’avent

Participants au concourt de poésie de l’avent sur le thème de la pauvreté spirituelle.

1️⃣

Stalingrad !
Tu voulais une ville à ton nom, Staline, ta « grad »
comme Lénine avait voulu la sienne, LénineGrad.
Comme vous manquiez d’humilité !
Stalingrad !
Elle fut détruite, la ville de ton orgueil,
il ne reste, en mémoire de sa défaite,
qu’une place, mal-aimée,
coincée sous le métro : Place de Stalingrad.

Pourtant, tu portais un beau nom, Staline,
le doux nom de Joseph.
Mais tu as vidé les greniers de l’Ukraine et affamé un peuple
quand Joseph remplissait les greniers de l’Egypte pour contrer la famine
et qu’un autre Joseph gardait le pain de vie, Jésus.
Ce pain du ciel s’est livré dans une mangeoire
pour être mangé par les hommes affamés.
Il a choisi sa place et personne ne la lui enlèvera.

Ah Joseph ! Tu as méconnu le canal de la grâce.
Je ne sais quelle est ta place aujourd’hui,
mais je sais que l’enfant de Noël apporte le salut et la paix.
Il est Prince de paix
et joie du ciel sur la terre.
Telle est mon espérance pour ceux
qui vont et viennent
sur le bord du canal,
sur le bord de la place,
sur le bord de ton coeur.


2️⃣


3️⃣

Qui sommes-nous, Seigneur, sinon de pauvres types
Du pêcheur pardonné l’exemple et l’archétype ?

Entre la Gare du Nord et la place Stalingrad
Un badaud bienheureux en a pris pour son grade.
Dans le hall d’un immeuble qu’il a pensé privé,
De bien jolies guirlandes mettaient de la gaieté.

Une curiosité pour une fois bien placée
L’entraîne dans le canal où sa vie va changer.
S’il a franchi la porte, s’il a eu cette audace,
Son coeur fut, d’un seul coup, transformé par la grâce.

Il voyait dans le fond scintiller quelque chose,
« Si seulement ça pouvait changer ma vie morose ».
Le pousse à faire encore un tout petit effort.
S’il savait qu’il allait tomber sur un trésor !

Une petite église est devant lui, dressée,
Caché depuis la rue, comme toute effacée.
Il aurait pu partir sans demander son reste,
Lui qui ne croit en rien, ni en Dieu, ni au reste.

Mais un homme lumineux, doucement, le regarde.
On dirait le patron. Le vrai Saint qui le garde.
Il tombe à ses genoux et se met à pleurer.
Une telle beauté, et je l’ai ignorée !

Cet humble charpentier qui l’a illuminé,
C’est le père de Jésus, son père nourricier.
Garde-nous, Saint Joseph, comme un père de famille,
Conduis-nous dans la foi vers l’étoile qui scintille.


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5️⃣

Ma chère maman,
J’ai tout sorti,
la cannelle et les raisins,
les oranges et les amandes.
Tout est là sur la table.
Je vais faire les gâteaux de Joseph…
Combien de fois avons-nous blanchi nos mains de farine
pour le régal des petits et des grands…
J’ai toujours la boîte que nous remplissions :
« Humilité et joie », deux mots sur le couvercle.
« Humilité » comme ces modestes gâteaux,
« Joie » comme celle qui naît dans le coeur des gourmands.
Cette année, je doublerai la dose.
Il y a beaucoup de pauvres, place de Stalingrad.
C’est là qu’ils seront mangés, non pas au coin du feu
mais dans la rue ou au bord du canal,
dans ces endroits délaissés
où les Jésus d’aujourd’hui trouvent un maigre refuge.
Je te laisse et délaisse la plume.
Les fourneaux m’attendent.
A bientôt, très bientôt.


6️⃣

C’est le 24 décembre.
Demain est le grand jour, on fêtera la naissance de Jésus.
C’est un peu un anniversaire, c’est pour ça qu’il y en a un qui apporte de grands cadeaux bien
emballés.
Je le vois passer par-dessus l’Eglise Saint Joseph avec son chariot, ses rennes et tous ses cadeaux
dans sa grande hotte. Il n’a pas le temps, alors il lance ses gros cadeaux directement au pied des
sapins dans les appartements.
Ici un gros jouet pour chaque enfant, et à côté un thermomix pour les parents. Et des chocolats, des
vêtements, des pulls de noël bien chaud, des livres et des BD, tout une pyramide de cadeaux à côté
du sapin et de la petite crèche.
Bientôt on y mettra un petit Jésus tout humble, mais aucun de ces cadeaux n’est pour lui : qui pense
à lui offrir un cadeau pour son anniversaire ?
C’est un autre qui apporte les cadeaux de Jésus. Mais on ne pense pas beaucoup à lui à côté du sapin.
Ça ne le dérange pas, il est habitué. Il est du genre discret.
Il tourne au-dessus de la place Stalingrad, attendant simplement que quelqu’un tourne son cœur
vers lui pour lui demander quelque chose, une toute petite chose, n’importe qui. Mais tout le monde
marche trop vite dans le froid.
Enfin il trouve un peu de place dans un cœur, s’y engouffre, donne la force de sourire à un pauvre
dans la rue, à un beau-frère désagréable dans une fête de famille.
Un peu d’amour, c’est là le cadeau que donne Jésus. Et le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire,
c’est d’être le canal de la grâce, de transmettre cet amour.


7️⃣

Une réflexion sur « Poésies de l’avent »

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