Avec l’approche de la fête de la Pentecôte, nous méditons dans l’évangile de saint Jean sur les mystères concernant l’achèvement de notre salut : sainteté, vérité, unité, charité. Autant de facettes d’une réalité nouvelle au coeur de l’homme : son union à Dieu. Celle-ci se réalise par la venue de l’Esprit Saint et si elle est décrite par saint Luc comme une véritable théophanie, le jour de la Pentecôte, elle se réalise ordinairement de façon si intime et profonde qu’elle en est presque imperceptible. Et pourtant notre vie en est changée. Un moteur, une énergie nouvelle, nous entraîne vers ces quatre directions dont nous parle saint Jean. La sainteté comme une consécration, notre mise à part du monde ; la vérité car Jésus se forme petit à petit en nous ; l’unité dans le Christ qui récapitule tous les hommes en lui-même ; la charité comme vie divine qui sourd en notre âme. En comprenant ce que l’Esprit réalise en nous, il nous revient de coopérer à son oeuvre plutôt que de l’entraver. Alors il grandit en nous et se réalise la parole du Christ : « À celui qui a, on lui donnera, et il aura davantage » (Mt 13, 12). C’est pourquoi Jésus nous laisse un commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34). Un seul commandement. Aimer de cet amour de don de soi, de ce feu qui le brûlait qui est charité, amour divin, l’être divin lui-même en qui nous devons être transformé. Personne n’aime les commandements, mais celui-ci est vital car il engage non seulement la réussite de notre vie ici-bas mais aussi de notre vie future. La charité est la réalité ultime, la seule qui ne passera pas, dit Saint Paul (1Co 13, 8).
Père Jean-Pierre Durand