Dé-confinés !

C’est un mot qui ne faisait pas partie du vocabulaire courant jusqu’à ces jours-ci. On prend cette perspective avec joie ou avec angoisse. C’est vrai qu’il y a des risques. Soyons prudents et responsables.

Dans l’évangile de ce dimanche, nous voici avec Jésus le jeudi saint. Il va mourir et il le sait. Il adresse à ses apôtres cette invitation : « Ne soyez pas bouleversés ». Il leur parle, tranquillement, de son départ vers le Père. On aimerait avoir sa paix face à cette perspective.

France 3 diffusait cette semaine un documentaire dans l’émission Secrets d’Histoire sur sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Très belle émission sur la vie de la « plus grande sainte des temps modernes » (pape Pie X), celle qui sut si bien vivre l’ordinaire de façon extraordinaire. Et en particulier l’épisode où elle comprend qu’elle a attrapé la tuberculose. Il n’y a aucun traitement : elle sait que le risque de mourir est élevé, à plus ou moins longue échéance. Sa réaction première peut surprendre. La joie. « Le plus grand acte ordinaire extraordinaire de Thérèse c’est de sourire dans la maladie » (Henri Quantin, écrivain). Elle comprend qu’elle va enfin voir son bien-aimé, que le Ciel qu’elle a tant désiré va bientôt lui ouvrir ses portes. En fait, elle a si bien pris l’habitude de tout vivre avec Dieu, qu’elle vit avec lui la perspective de mourir. Dieu l’ouvre déjà à la joie du Ciel. Au fond de son âme, la lumière domine.

Bien sûr, en tant que moniale, elle n’a pas la charge d’une famille, ce qui simplifie les choses. Lorsque sa mère (sainte Zélie Martin) apprend, le 24 décembre 1876, qu’elle mourra du cancer, c’est la consternation dans la famille. Elle doit quitter un mari qui l’aime tendrement et cinq enfants dont la dernière n’a que 4 ans. Elle aussi passe ses derniers mois comme elle vécut toute sa vie : tournée vers les autres, à préparer ses grandes filles à s’occuper des plus petites et à leur redire, ainsi qu’à son mari, à quel point elle les aime. 

La parole du Christ « Ne soyez pas bouleversés » s’est ainsi accomplie. Dans le don de la grâce divine qui imprime dans nos âmes l’amour de Dieu et du prochain.

Père Jean-Pierre Durand

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