En ce 29e dimanche du temps ordinaire, Jésus nous replace devant la nécessaire distinction et la juste autonomie de ce qui relève du domaine temporel et de ce qui relève du domaine spirituel : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu« .
Alors que les mass media nous informent et nous font réfléchir sur les guerres en cours, tâchant de balayer tous les aspects possibles, militaires, sociologiques, politiques, économiques, psychologiques… comment ne pas être frappé de l’absence de réflexion au plan spirituel ? Comment nous positionnons nous comme chrétiens qui, de par notre baptême portons ces dimensions de prophètes et de prêtres ?
Faire la guerre, et la manière dont on la fait, plus ou moins inhumaine ou barbare, n’est pas anodin spirituellement. Cela comporte des conséquences aussi dans la relation que l’on entretient avec Dieu et des conséquences graves pour le salut des personnes, des acteurs de la guerre comme des victimes. Regarder des peuples se faire la guerre n’est pas non plus sans conséquences sur notre relation à Dieu. Qu’elle suscite en nous la violence ou l’indifférence, la compassion ou la haine, la guerre, comme fléau qui atteint l’humanité à toutes les époques, met à l’épreuve du mal chacun de nous de façon très forte. Notre égoïsme, notre orgueil ou notre charité se révèlent.
N’oublions pas notre position très particulière de baptisés, dans ce monde. Parce que l’Esprit Saint nous a été donné, Dieu attend de nous notre prière pour ces personnes confrontées au mal de la guerre. C’est notre vocation de prêtres, en tant que baptisés, que de prier et même d’offrir des sacrifices pour les hommes. Sans doute plus particulièrement en ces temps plus décisifs pour le salut de tant de personnes. D’autant que la paix vient d’abord d’un état… d’esprit. Et donc d’un combat spirituel dont ces peuples doivent sortir victorieux.
Père Jean-Pierre