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« N’aie pas peur. Je suis avec toi »

Qu’est-ce qui gouverne nos actions ? Sur quel critère prenons-nous nos décisions ? Par exemple, qu’est-ce qui me fait choisir de porter un masque à tel moment ou de ne pas en porter ? La peur d’être contaminé ? La peur de contaminer quelqu’un ? La peur de me prendre une amende ? La peur d’être montré du doigt ? La peur… Elle n’est pas la meilleure des conseillères.

Savez-vous quel est le conseil le plus répété dans la Bible ?

« NE CRAINS PAS. »

On le trouve 365 fois dans la Bible*. Une fois pour chaque jour. Toutes sortes de situations sont concernées : Marie qui entend l’annonce de l’ange qu’elle enfantera le Sauveur, les disciples apeurés dans la barque ballotée par les vagues, les israélites face à l’armée ennemie, les croyants devant la persécution qui s’annonce, …

Et Dieu ne se contente pas de dire « N’ayez pas peur », il en donne souvent la raison :

« Car tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Lc 1,30)

« Car je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1,8)

« C’est moi » (Jn 6,20)

« Car vous valez plus qu’une multitude de moineaux » (Lc 12,7)

« car l’enfant qui est engendré en elle [Marie] vient de l’Esprit Saint » (Mt 1,20)

« car le Seigneur votre Dieu marche lui-même avec vous ; il ne vous lâchera pas, il ne vous abandonnera pas » (Dt 31,6)

Refusons donc la crainte, et entendons plutôt cette belle Parole de saint Paul :

« ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné,

mais un Esprit de force, d’amour et de sagesse. »

(2Tm 1,7)

Pour en revenir au masque, on peut donc adopter telle ou telle autre mesure de prudence, inspiré non par la crainte, mais par l’amour et la sagesse. Bénissons l’Esprit Saint qui nous donne l’amour et le discernement !

P. Benoit Leclerc

*Avec toutes ses variantes : « n’aie pas peur », « sois sans crainte », … [Source : https://fr.aleteia.org/2017/09/19/savez-vous-quel-est-le-conseil-le-plus-repete-dans-la-bible/]

Mon frère…

Ces deux dimanches, Jésus nous parle du pardon et des mérites. Deux thèmes majeurs de la vie en communauté qu’il nous est bon de nous rappeler en cette rentrée. À ce propos, ne ratez pas la messe de rentrée du 20 septembre à 11h.

Nous attendons tellement de la fraternité entre nous. Et nous voilà confrontés à l’obstacle du péché de notre frère ou de notre soeur et aussi, il faut bien le dire, de notre propre regard sur les autres qui n’est pas sans péché. Jugement, comparaison, jalousie, frustration… Ah, si l’on pouvait être libre de vivre tout simplement la joie de la foi entre frères !

Plutôt que de se renfermer ou de maugréer, voire de s’en aller, ou de se faire une raison sur le fait que l’église est un hôpital où les pécheurs se soignent de leur péché (ce qui est vrai), Jésus nous propose une autre attitude. Être miséricordieux comme notre Père est miséricordieux. Acquérir par rapport à nos frères et soeurs le regard de Dieu sur eux. Passer d’un effort humain pour vivre ensemble, à des relations inspirées par l’Esprit Saint.

Cela ne se fait pas en un jour. En nous, le divin se mêle à l’humain et, jusqu’au jour de notre pleine sanctification, la part d’humain engendre encore des comportements bien humains. Mais c’est en désirant toujours avancer sur cette voie que l’Esprit Saint vient à nous. Fondamentalement, une paroisse, c’est cela : la communauté des personnes qui reçoivent le Christ à la messe dominicale pour se laisser conduire par lui et avancer sur son chemin. La vie fraternelle met cela ensuite à l’épreuve et le vérifie, nous oblige à avancer. N’en ayons donc pas peur. Au contraire, notre avancée passe par les autres. C’est bien pourquoi plutôt que de se contenter d’individus isolés qui croiraient en lui, Jésus crée l’Eglise.

Père Jean-Pierre

Confiance dans la Providence

Voici qu’une nouvelle année s’ouvre devant nous. De quoi sera-t-elle faite ? Nous en avons peut-être une petite idée, mais en réalité…Dieu seul le sait ! Les derniers mois nous l’ont bien montré, tous nos plans les mieux ficelés peuvent très bien ne jamais se réaliser, ou alors pas comme on pensait.

Et si ce climat d’incertitude était une merveilleuse occasion de (re)découvrir l’abandon à la Providence de Dieu ? Et si le contexte sanitaire, économique et social actuel, qui peut être source d’inquiétude pour beaucoup, pouvait se transformer en occasion d’entrer dans une paix intérieure plus profonde, celle de ceux qui se savent dans la main de Dieu, quoi qu’il arrive ?

L’exercice n’est pas toujours facile – car il s’agit d’une attitude à exercer, à cultiver-, mais c’est un chemin vers la paix et la joie. Et sur ce chemin, les imprévus de Dieu sont au rendez-vous. Un exemple : cet été, j’ai fait de la randonnée avec des amis. L’itinéraire était plutôt ambitieux (en terme de kilomètres). Au bout de 3 jours, nous avons réalisé (la canicule aidant), que nous ne parviendrons pas à terminer tout à pied. Renonçant alors au projet initial – mais pas à la destination-, la Providence nous a conduits à être hébergés chez l’habitant. C’est ainsi que nous avons fait de magnifiques rencontres. Comme cette femme qui nous a accueillis chez elle, et qui avait même un oratoire où nous avons célébré la messe.

Dieu est bon. Présentons-lui l’année qui s’ouvre devant nous, avec confiance. Avec le père Jean-Pierre et des bénévoles de la paroisse, nous allons confier l’année au Seigneur à la basilique du Sacré Cœur de Montmartre. Une idée : faire un petit pèlerinage personnel, familial, … pour confier l’année au Seigneur ?

Bonne rentrée à tous !

« Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu.

À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux. »

Evangile selon Luc, chapitre 12,6-7

Père Benoît

La joie !

C’est avec joie que nous voyons arriver le temps des vacances. Temps où nous pourrons prendre quelque détente et plaisirs après une année d’efforts et de contraintes. La joie, on le savait déjà, c’est bon pour notre santé psychologique mais on a découvert que c’est bon aussi pour notre santé biologique. Les personnes heureuses de vivre ont moins de problèmes de santé physique.

À quoi est due la joie ? Lorsque l’on reçoit un cadeau, on est dans la joie. Le bien qui m’arrive provoque la joie : un diplôme décroché, un avancement dans mon entreprise, mon conjoint qui m’aime davantage… Il y des joies fugaces et superficielles faciles à se procurer : se délecter d’une glace sous un soleil accablant. Et d’autres qui nous rejoignent plus profondément, répondant à nos besoins essentiels. Admirer, comprendre, aimer… La joie se rapproche alors de la paix intérieure, de la réconciliation avec soi-même et les autres, du repos.

Si le premier ressort qui se manifeste en supprimant la contrainte du travail correspond à notre besoin le plus immédiat, détente et plaisir, nous ne nous recréons réellement que si toutes les zones de notre être reçoivent ce qui est bon pour elles. Notre âme est en souffrance dans la laideur et le mensonge qui sont trop souvent l’ordinaire de la vie. Les conditions de vie dégradées en passant par les duplicités ou la méchanceté peuvent nous atteindre bien plus que simplement la quantité de travail. La joie vient alors aussi de temps de recul et de réflexion pour y voir plus clair, de moments de communion et de fraternité — d’une session à Paray le Monial ?

« Mais voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (saint Paul aux Ephésiens 5, 22-23). C’est la fine pointe de notre âme qui, en contact avec Dieu, rejaillit sur tout notre être.

Bon été à chacun.

Père Jean-Pierre Durand

« Ne me Kit pas… »

Quel est le fruit que je tire de mes deux ans dans la paroisse St Joseph Artisan ? Je suis arrivé dans la paroisse bébé prêtre en septembre 2018. La première chose à dire quant à mes deux ans passés avec vous, est qu’elles ont été fort sympathiques. J’ai de bons souvenirs des discussions dans notre cours après la messe. Le fait d’aller chez les uns pour un repas, ou d’être invité chez d’autres pour une soirée jeux étaient de supers moments.

Il ne faut pas parler des discussions après la messe en oubliant ce qui nous rassemble, la messe et la prière. Notre église est belle. Elle a une bonne acoustique. Elle est priante. Le but d’une église est d’être un cadre dans lequel l’âme peut s’élever vers Dieu. Notre église remplit bien ce rôle à mon avis. Depuis deux ans nous avons prié ensemble. Bien que je parte physiquement, nous resterons toujours unis dans notre prière et notre affection mutuelle.

On dit que dans l’Église, les prêtres changent, mais les paroissiens demeurent. Ceci est vrai. C’était bon d’être accueilli dans la paroisse par les pères Jean-Pierre et Jocelyn. On était tout triste de voir le bon père Jocelyn partir, mais la joie était au rendez-vous lorsque le père Benoît est arrivé tout fraîchement ordonné. Mais une paroisse est formée surtout des paroissiens. J’étais accueilli dans une paroisse qui prie (les adorations tous les jours, les soirées St Joseph, les nuits d’adoration et tant d’autres groupes). Est-ce qu’une paroisse peut faire un cadeau plus beau à un prêtre que de l’accueillir dans une atmosphère de prière ?

Tout cela est plus que des anecdotes. C’est dans cette communauté paroissiale que j’ai fait les premiers pas de jeune prêtre. Je me confie à vos prières pour ma mission future, et je vous assure de ma prière. Pour vous je suis prêtre, mais avec vous je suis chrétien.

P. Kit

Votre mission si vous l’acceptez : rendre visible l’invisible

Ce dimanche nous fêtons la sainte Trinité. C’est-à-dire le mystère central de notre foi chrétienne, celui de « Dieu [qui] est amour », et dont l’amour est allé jusqu’à donner son Fils unique, « afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle » (Jean 3,16).

« Dieu est amour » en lui-même : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Les trois visages de Dieu unique se contemplent et s’aiment infiniment, hors du temps, dans l’éternité.

Mais voilà que cette éternité et cet amour infinis sont entrés dans le temps, que cet amour infini est venu établir sa demeure chez nous, dans notre monde. Pour irriguer la vie des hommes d’une eau vive au-delà de tout ce qu’on pouvait espérer.

L’invisible s’est rendu visible : Jésus-Christ nous révèle cet amour infini de Dieu. Mais il est désormais monté au Ciel d’où il était venu, auprès du Père. Et maintenant, par le don de l’Esprit Saint descendu sur ses disciples, Jésus-Christ continue de révéler aux hommes, par nous, l’amour du Père.

Qu’elle est bienvenue cette Bonne Nouvelle, dans notre monde perdu en quête d’une direction, de confiance et aussi de joie !

Et donc, voici notre belle et urgente mission : rendre visible cet amour fou et infini de Dieu pour tous les hommes. Comment ? Ecoutons saint Paul dans la 1ère lecture de ce dimanche (on peut se dispenser du baiser de paix final) :

Frères,
soyez dans la joie,
cherchez la perfection,
encouragez-vous,
soyez d’accord entre vous,
vivez en paix,
et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous.
Saluez-vous les uns les autres
par un baiser de paix.

P. Benoit

Relire le confinement

Le confinement, comme chaque épreuve peut nous apporter quelque chose si nous en tirons de bonnes leçons pour la suite de notre vie. Pour ce faire, je vous propose le questionnaire partagé par la paroisse Saint-Nizier de Lyon pour nous aider à faire le point.

Après 2 mois de confinement, nous vous proposons de faire un bilan personnel de ces semaines particulières.

Qu’avons-nous vécu ? Que voulons-nous garder ? Qu’est-ce que j’ai découvert comme talents ou ressources insoupçonnés ?

Nous vous proposons 3 niveaux de relecture : par rapport à soi, aux autres et à Dieu. Nos questions ne sont pas exhaustives, mais elles peuvent nous aider à relire ces dernières semaines et nous aider à voir comment l’Esprit Saint a agit et m’a fait grandir humainement, spirituellement,…

D’un point de vue personnel

Qu’ai-je appris/découvert de moi ? par exemple dans mon rapport au temps, aux biens, à mon corps, à ma santé, aux activités, à la solitude…

Quelles ont été mes joies ? Je peux noter particulièrement un ou plusieurs moments dont je veux me souvenir.

Quelles ont été mes difficultés / mes peines ? Je nomme mes émotions, mes pensées, mes regrets peut-être.

Au niveau relationnel, avec les autres

Quelle personne vient spontanément à mon esprit quand je repense à ces 2 mois passés ? Pourquoi ?

Quel nouveau type de relation ou niveau de relation ai-je découvert ou mis en place ? enrichissement/approfondissement, souffrance ?

Ai-je (re)découvert des limites dans ma manière de vivre mes relations (familiales, amicales, professionnelles,…) ?

Quelle(s) décision(s) ce temps de confinement m’invite à prendre dans la manière de vivre par la suite mes relations avec les autres ?

Concernant ma relation à Dieu

Comment ai-je perçu la présence de Dieu dans ce temps de confinement ?
Quelle place ai-je laissé à la Parole de Dieu? Quelles paroles de l’Écriture m’ont plus particulièrement marqué pendant ce confinement ?

Comment ai-je vécu ce temps d’abstinence dans l’accès aux sacrements (eucharistie, réconciliation) ? Quel désir ou prise de conscience cela a-t-il fait grandir en moi ?

Quelle attention ce temps de confinement m’invite à renouveler en terme de prière personnelle et communautaire ? (écoute de la Parole de Dieu, adoration, louange, engagement dans la vie paroissiale liée à l’eucharistie…)

Je voudrais ajouter quelque chose : ………….

Père Jean-Pierre Durand

Reprise du culte public

Le juge des référés du Conseil d’État ordonne au Gouvernement de lever l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et d’édicter à sa place des mesures strictement proportionnées aux risques sanitaires et appropriées en ce début de « dé-confinement » (site du Conseil d’État).
IL est donc dès à présent possible de retourner à la messe et d’avoir la joie de retrouver le Seigneur et les frères et soeurs de notre famille spirituelle !
Cependant je voudrais attirer votre attention sur la responsabilité qui incombe à chacun.
Beaucoup de non-croyants voient d’un mauvais oeil cette liberté retrouvée qui ferait prendre un risque sanitaire à la société toute entière. Nous ne pouvons donc pas omettre toute précaution. Il nous faut intégrer la discipline à laquelle tous s’astreignent dans la lutte contre le Covid-19. Des mesures seront prises pour respecter la limitation du nombre de personne par messe, les gestes barrières (distance d’un mètre, désinfection des mains, port du masque)… Nous le savons tous, avec un temps d’incubation aussi long, on peut se sentir en parfaite santé et être contagieux. N’oublions pas que toutes ces mesures ont pour but de sauver des vies humaines : soyons exemplaires.
Personne ne voudrait que notre paroisse et l’église catholique soient stigmatisées comme étant le prochain cluster !
Que la charité du Christ dont nous voulons vivre nous fasse volontiers accepter ces contraintes pour la santé des autres (ainsi que pour la nôtre) et pour que le nom du Christ ne soit pas méprisé.
Des solutions sont à l’étude pour que tous puissent revenir à la messe mais avec de nouveaux horaires et modalités d’accès. Soyons souples et patients vis à vis de ces contraintes et entrons dans la joie de retrouver le cadeau que sont nos frères et soeurs dans le Christ.
Père Jean-Pierre Durand

Une recette à base d’humour et de louange

Deux ingrédients pour bien vivre ce dé-confinement : l’humour et la louange

Notre cher saint Pierre nous dit dans la lecture de ce dimanche :

« Soyez prêts à tout moment à rendre compte de l’espérance qui est en vous, devant quiconque vous le demande » (1P 3,15)

Le déconfinement entamé ne va pas sans inquiétudes. Et à raison. Quel sera l’avenir, etc… Il y a donc une grande nécessité de rendre compte de notre espérance, devant le monde qui l’attend, au moins implicitement. Nous autres disciples de Jésus-Christ, avons mis notre foi en Celui qui a vaincu la mort, et est ressuscité. Qu’est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? Rien, absolument rien.

Alors comment en rendre compte ? Deux moyens s’offrent à nous, ne demandant qu’à être exploités, pour témoigner de notre espérance : l’humour, et la louange.

L’humour : il y a plusieurs sortes d’humour. Je ne parle pas de l’humour noir, ou cynique, qui acidifie les situations et surtout l’esprit de celui qui le pratique. Mais l’humour bon esprit. Non seulement il allège l’atmosphère, parfois pesante, et c’est bon à prendre ! Mais aussi, profondément, il témoigne d’une espérance forte. Garder le sens de l’humour, quand il y a des difficultés, peut révéler la confiance que nous avons en l’avenir : Dieu est là, avec nous. Ca va aller. Courage, et confiance !

La louange : les Actes des Apôtres nous donnent à voir l’histoire de la 1ère communauté chrétienne, après la Pentecôte. Ils sont persécutés. Paul et Silas, en prison après avoir été battus de verges, se mettent en prière. Quelle prière ? La supplication ? Pour être libérés ? Non. Ils « chantaient les louanges de Dieu » (Actes 16). Cela conduira d’ailleurs à leur libération miraculeuse. La louange a ouvert la porte à l’action de Dieu (et de la prison).

Bonne semaine dans l’humour et la louange !

père Benoit Leclerc

Bonus :

Dé-confinés !

C’est un mot qui ne faisait pas partie du vocabulaire courant jusqu’à ces jours-ci. On prend cette perspective avec joie ou avec angoisse. C’est vrai qu’il y a des risques. Soyons prudents et responsables.

Dans l’évangile de ce dimanche, nous voici avec Jésus le jeudi saint. Il va mourir et il le sait. Il adresse à ses apôtres cette invitation : « Ne soyez pas bouleversés ». Il leur parle, tranquillement, de son départ vers le Père. On aimerait avoir sa paix face à cette perspective.

France 3 diffusait cette semaine un documentaire dans l’émission Secrets d’Histoire sur sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Très belle émission sur la vie de la « plus grande sainte des temps modernes » (pape Pie X), celle qui sut si bien vivre l’ordinaire de façon extraordinaire. Et en particulier l’épisode où elle comprend qu’elle a attrapé la tuberculose. Il n’y a aucun traitement : elle sait que le risque de mourir est élevé, à plus ou moins longue échéance. Sa réaction première peut surprendre. La joie. « Le plus grand acte ordinaire extraordinaire de Thérèse c’est de sourire dans la maladie » (Henri Quantin, écrivain). Elle comprend qu’elle va enfin voir son bien-aimé, que le Ciel qu’elle a tant désiré va bientôt lui ouvrir ses portes. En fait, elle a si bien pris l’habitude de tout vivre avec Dieu, qu’elle vit avec lui la perspective de mourir. Dieu l’ouvre déjà à la joie du Ciel. Au fond de son âme, la lumière domine.

Bien sûr, en tant que moniale, elle n’a pas la charge d’une famille, ce qui simplifie les choses. Lorsque sa mère (sainte Zélie Martin) apprend, le 24 décembre 1876, qu’elle mourra du cancer, c’est la consternation dans la famille. Elle doit quitter un mari qui l’aime tendrement et cinq enfants dont la dernière n’a que 4 ans. Elle aussi passe ses derniers mois comme elle vécut toute sa vie : tournée vers les autres, à préparer ses grandes filles à s’occuper des plus petites et à leur redire, ainsi qu’à son mari, à quel point elle les aime. 

La parole du Christ « Ne soyez pas bouleversés » s’est ainsi accomplie. Dans le don de la grâce divine qui imprime dans nos âmes l’amour de Dieu et du prochain.

Père Jean-Pierre Durand